France : Des milliers de personnes défilent à Paris pour Gaza et contre le racisme
- La capitale française est le théâtre de deux manifestations significatives, chacune portant un message fort pour le peuple palestinien et contre l'extrémisme et la xénophobie

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Des milliers de personnes bravent le froid et la pluie, ce samedi 10 février à Paris. Ils défilent dans la capitale française pour exprimer leur soutien à la population civile de Gaza et dénoncer la xénophobie et le racisme.
La place de la République est le théâtre de deux manifestations importantes, l'une organisée par la CGT (Confédération générale du Travail) et l'autre par l'Association France-Palestine Solidarité. La première vise à combattre l'extrême droite "dans la rue et dans les têtes", tandis que la seconde se concentre sur le soutien à la cause palestinienne sous le slogan "Stop génocide, Solidarité Palestine".
** Contre le racisme
L'initiative de la CGT, en mémoire de la tentative de coup d'État du 6 février 1934, mené par l'extrême droite française, reflète une préoccupation croissante en France concernant l'influence des idées et discours racistes et xénophobes. Selon le syndicat, cette manifestation est une réponse directe aux récents développements politiques et sociaux qui ont vu une montée des discours de haine et de division dans le cadre politico-médiatique français. En mobilisant les citoyens, le syndicat cherche à promouvoir des valeurs de "tolérance" et de "solidarité", tout en luttant contre la "propagation de l'extrémisme".
Anadolu avait interrogé Sophie Binet, le 13 décembre dernier, alors qu'elle participait à un rassemblement de soutien à Myriam Lebkiri, membre du bureau confédéral de la CGT, convoquée par la Gendarmerie à Pontoise (Val-d'Oise). La leader syndicale avait alors décrit "un contexte qui rappelle les années 30".
"La similarité, c'est que nous avons maintenant une extrême droite décomplexée, qui agit à visage découvert, avec des rassemblements de néo-nazis en plein centre-ville, en plein jour. Nous avons une extrême droite qui multiplie les actions violentes, avec des ratonnades, par exemple, qui ont été organisées, soi-disant, pour se faire justice, par eux-mêmes", avait notamment déclaré Sophie Binet, qui avait également dénoncé l'islamophobie en France.
** Pour la Palestine
Parallèlement, la manifestation organisée par France-Palestine Solidarité attire l'attention sur la situation en Palestine, notamment dans la bande de Gaza, où les bombardements indiscriminés d'Israël se poursuivent. Cette mobilisation vise à sensibiliser le public à la tragédie humanitaire que subit le peuple palestinien, et à appeler à une action internationale pour mettre fin aux attaques incessantes d'Israël contre les civils.
Le bureau des médias du gouvernement de la bande de Gaza a mis en garde, ce samedi, contre une "catastrophe mondiale et un massacre" si Israël envahissait le gouvernorat de Rafah (sud), dernier refuge des personnes déplacées dans la bande.
La déclaration tient "l'administration américaine, la communauté internationale et l'occupation israélienne" pour responsables de la catastrophe mondiale et du massacre que l'occupation menace de commettre.
Pour rappel, ce jeudi, la France a exprimé sa préoccupation face à la situation à proximité du point de passage de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Lors de son point presse, Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du Ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, a fermement condamné les frappes israéliennes affectant "les civils et les infrastructures civiles" dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, le porte-parole adjoint de la Diplomatie française a appelé à un "cessez-le-feu immédiat et durable" au Proche-Orient.
** Situation près de Rafah
Cette prise de position intervient dans un contexte alarmant. Rafah, ville au sud de la bande de Gaza, est devenue un refuge pour plus de la moitié des deux millions de Palestiniens déplacés suite aux attaques israéliennes incessantes depuis le 7 octobre dernier.
La population de Rafah, qui s'élevait à environ 280 000 personnes avant ces attaques, a dramatiquement augmenté, dépassant 1,2 million d’habitants. La majorité vit dans des conditions précaires, dans des camps de fortune.
Malgré les avertissements de la Cour internationale de Justice (CIJ) contre les actes pouvant constituer un génocide, Israël semble persister dans ses attaques. La décision récemment annoncée par le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de lancer une offensive terrestre à Rafah a exacerbé les craintes d'une nouvelle tragédie humanitaire.
L'UNOCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU), dans son rapport du 2 février, a indiqué que la situation à Rafah avait atteint un "point de basculement", soulignant l'urgence d'une intervention humanitaire.
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a déclaré, ce jeudi, que la destruction par Israël des infrastructures civiles dans la bande de Gaza constitue une "violation grave des Conventions de Genève et un crime de guerre".
Depuis le 7 octobre 2023, l’armée israélienne mène une guerre sans répit dans la bande de Gaza, qui a tué plus de 28 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, et blessé quelque 68 000 autres, selon le ministère de la Santé de l'enclave palestinienne.
Le conflit a provoqué également "des destructions massives et une catastrophe humanitaire sans précédent", selon l’ONU.
L'agence officielle palestinienne WAFA a indiqué, samedi, que "25 personnes sont tombées en martyrs" lors des attaques des forces israéliennes dans la région de Rafah.
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