France : Des hackers piratent les données d’un million de fonctionnaires et facilitent des vols d’armes
- Deux cyberattaques ont visé une plateforme de l’État français et la fédération de tir, exposant des informations sensibles et facilitant des cambriolages.
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Des données personnelles de plus d’un million d’agents publics ont été dérobées sur la plateforme Resana, utilisée par l’administration française. En parallèle, les informations de centaines de milliers de licenciés de la fédération française de tir ont fuité, permettant à des cambrioleurs de cibler des domiciles et de voler des armes à feu.
Selon l'information rapportée mercredi par France Télévisions, le groupe de hackers revendiquant l’attaque contre Resana affirme avoir compromis un compte utilisateur sans difficulté, dénonçant une sécurité défaillante : “Franchement, les données de Resana étaient protégées n’importe comment.”
Les pirates menacent désormais de publier les données si une rançon de 20 000 dollars n’est pas versée. La plateforme compromise contient des informations sensibles : noms, coordonnées, postes occupés au sein de ministères ou d’administrations. Des membres de cabinets ministériels, préfets et hauts fonctionnaires sont concernés. Plusieurs d’entre eux, contactés par les journalistes, ont indiqué ne pas avoir été informés de l’incident.
Interrogée, la Direction interministérielle du numérique assure qu’un renforcement de la sécurité a été engagé et qu’“aucun élément ne laisse penser à un risque opérationnel pour les personnes concernées”.
Dans une seconde affaire, la fédération française de tir a été victime d’un piratage massif. Un million de fichiers contenant les identités, adresses et numéros de téléphone d’adhérents actuels ou passés circulent sur le darkweb. Un hacker propose cette base de données à la vente pour 10 000 euros.
Selon le parquet de Paris, cité par France Télévisions, ces données ont déjà été utilisées pour commettre plusieurs cambriolages ciblés. Près de Lyon, cinq armes à feu, dont deux Magnum 357, ont été dérobées chez une adhérente. Les auteurs s’étaient fait passer pour des chauffagistes quelques jours plus tôt. D’autres cas similaires ont été recensés à Paris, Nice et Limoges.
