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France : des avocats demandent une enquête déontologique contre Nicolas Sarkozy

- Un collectif estime que les condamnations définitives de l’ancien président sont incompatibles avec l’exercice de la profession d’avocat, selon des informations rapportées par BFMTV

Adama Bamba  | 18.12.2025 - Mıse À Jour : 18.12.2025
France : des avocats demandent une enquête déontologique contre Nicolas Sarkozy

Istanbul

AA / Istanbul / Adama Bamba

Un collectif de neuf avocats a saisi mardi 16 décembre la procureure générale de Paris afin de demander l’ouverture d’une enquête déontologique visant Nicolas Sarkozy, estimant que ses condamnations pénales définitives portent atteinte aux principes fondamentaux de la profession d’avocat, selon une information rapportée par le média français BFMTV.

Ces avocats s’interrogent notamment sur la possibilité pour l’ancien président de la République, condamné à deux reprises par la justice, de continuer à exercer la profession. « Non, Nicolas Sarkozy ne peut plus incarner la profession, il n’a plus le droit d’être avocat », a déclaré Me Jérôme Karsenti à BFMTV. « On a un code de déontologie qui dit que la probité fait partie de notre fonction », a-t-il ajouté au même média.

« Être condamné une première fois pénalement, c’est déjà un manquement déontologique. Être condamné plusieurs fois et que rien ne soit fait… vraiment, c’est affligeant », a également affirmé Me Jérôme Giusti, autre membre du collectif, cité par BFMTV.

Nicolas Sarkozy est avocat au barreau de Paris depuis 1981, sous le numéro de toque R175, et a exercé pendant près de quarante ans au sein du cabinet Claude & Sarkozy, rebaptisé Realyze en 2020, selon les informations relayées par BFMTV.

L’ancien chef de l’État (2007-2012) a été condamné définitivement dans deux affaires : pour corruption et trafic d’influence dans le dossier des écoutes, dit affaire Bismuth, et pour financement illégal de campagne dans l’affaire Bygmalion concernant l’élection présidentielle de 2012, rappelle le média français.

« Le bâtonnier peut saisir le conseil de discipline mais aussi le parquet général, qui transmet les condamnations pénales définitives à l’Ordre afin qu’une suite disciplinaire soit donnée », a expliqué Me Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnier de Paris, dans des propos rapportés par BFMTV. Celui-ci précise ne pas être associé à la démarche du collectif.

« La procureure générale se serait de toute façon saisie », a ajouté Me Charrière-Bournazel, estimant que « la demande du collectif est peut-être plus politique que déontologique », selon la même source.

En octobre dernier, après la condamnation en première instance de Nicolas Sarkozy dans l’affaire libyenne, ces mêmes avocats avaient déjà déposé plainte contre leur confrère, notamment pour « outrage à magistrats », à la suite de déclarations dans lesquelles l’ancien président affirmait ne pas vouloir « plier face au mensonge, au complot, à l’insulte », rappelle BFMTV.

Les avocats à l’origine de cette plainte avaient alors souligné que, selon le code de déontologie, un avocat, bien que bénéficiant d’une liberté d’expression, « doit s’abstenir de dénigrer l’État de droit ou de tenir des propos généraux dégradants sur la justice », rapporte le média.

« Nous considérons que nous sommes victimes en tant qu’avocats. Maintenir Nicolas Sarkozy, c’est porter atteinte au barreau de Paris et à notre profession », a enfin déclaré Me Jérôme Giusti à BFMTV.

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