AA / Istanbul / Ben Amed Azize Zougmore

La ministre française de l’Agriculture Annie Genevard a défendu dimanche la stratégie sanitaire du gouvernement face à l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse touchant les bovins, alors que la colère des agriculteurs se poursuit dans plusieurs régions.

Interrogée sur Europe 1, au lendemain de son annonce de l’intention du gouvernement de vacciner « près d’un million » d’animaux contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, la ministre dit « comprendre l’angoisse » des éleveurs confrontés à l’euthanasie de troupeaux entiers dès la détection d’un cas. « La perspective de perdre ces bêtes, c’est un arrachement, une douleur pour l’éleveur, pour sa famille et pour la communauté villageoise », a-t-elle déclaré.

Face aux critiques visant une réponse jugée trop radicale, Annie Genevard a annoncé le lancement imminent d’une campagne de vaccination massive en Occitanie, dans une zone réglementée autour des foyers identifiés. L’objectif est de vacciner environ un million de bovins, dans le cadre d’un « cordon sanitaire » destiné à empêcher la propagation du virus.

La ministre a indiqué qu’elle se rendrait sur place pour assister au début de la vaccination, comme elle l’a déjà fait en Savoie, en Haute-Savoie et dans le Jura. « C’est un chemin d’espoir pour empêcher l’abattage des troupeaux », a-t-elle affirmé.

Annie Genevard a assuré que l’État disposait de stocks suffisants de vaccins pour réussir cette campagne.

Elle a toutefois écarté, à ce stade, une vaccination préventive généralisée à l’ensemble du cheptel français. « On a 16 millions de bovins en France. Généraliser la vaccination pose des questions sanitaires, économiques et de faisabilité », a-t-elle souligné, appelant à la prudence.

La dermatose nodulaire contagieuse est apparue fin juin en Savoie et en Haute-Savoie. Selon la ministre, la maladie a été contenue dans 76 foyers, où « la vie a repris son cours normal ».

Au-delà de la crise sanitaire, Annie Genevard a reconnu un mal-être profond du monde agricole, qualifiant de « drame absolu » les suicides d’agriculteurs. « Ce sont des gens qui travaillent beaucoup, gagnent souvent peu et remplissent une fonction essentielle : nous nourrir », a-t-elle déclaré.

Interrogée sur le déploiement des forces de l’ordre lors de rassemblements récents, la ministre a affirmé que les violences étaient dues à l’intervention de « casseurs » issus de l’ultra-gauche, venus selon elle « chercher l’affrontement ». « Les gendarmes ne sont pas contre les agriculteurs », a-t-elle insisté, appelant au retour au calme.