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France : demandes d’ouverture d’une enquête après des violences à Rennes, impliquant des agents de sécurité privée

- Les victimes seraient des gens ordinaires tabassés et gazés en marge d'une "free party"

Ekip  | 10.03.2025 - Mıse À Jour : 11.03.2025
France : demandes d’ouverture d’une enquête après des violences à Rennes, impliquant des agents de sécurité privée

France

AA / Tunis

Plusieurs associations et collectifs locaux ont appelé à l'ouverture d'une enquête, suite à des violences dénoncées à Rennes, dans le nord-ouest de la France, impliquant des agents de sécurité privée et dont les victimes seraient des gens ordinaires tabassés et gazés en marge d'une "free party" dans la nuit de samedi à dimanche.

L’incident a suscité une vive polémique, des personnalités politiques dénonçant des actes de violence et demandant des mesures contre l’établissement concerné.

Selon plusieurs témoignages et vidéos relayés sur les réseaux sociaux, ces agents, liés à l’influenceur d’extrême droite connu sous le pseudonyme "Le Jarl", auraient utilisé du gaz lacrymogène et recouru à des violences physiques contre des passants et des jeunes.

-- Des dénonciations et des appels à des sanctions

Marie Mesmeur, députée de La France insoumise - Nouveau Front populaire (LFI-NFP) de la 1ère circonscription du département Ille-et-Vilaine, a condamné ces "violences intolérables", assimilant ces actes à ceux d’une "milice violente".

Elle a interpellé le préfet de Bretagne sur la possibilité d’une fermeture administrative de l’établissement afin d’éviter de nouveaux incidents.

L’activiste Ilies Djaouti a également relayé des images et témoignages évoquant des violences perpétrées par "l’extrême droite fracassant des têtes et gazant des gens".

Raphaël Arnault, député LFI-NFP du Vaucluse et porte-parole de la Jeune Garde Antifasciste, a souligné que "Le Jarl", de son vrai nom Yovan Delourme, avait été suppléant pour le parti d’Éric Zemmour en 2022 et était connu pour son soutien à des mouvements identitaires radicaux.

Certains observateurs s’interrogent sur l’inaction des forces de l’ordre face à ces violences. "Pourquoi laissent-elles agir cette milice privée ?", s’est interrogé l’analyste politique Gwénolé Bourrée.


-- Une version des faits contestée

Interrogé sur Europe 1, Yovan Delourme a rejeté les accusations de violences, affirmant que l’incident a éclaté après l’organisation d’une "free party" dans un cinéma abandonné à proximité de son établissement de nuit.

Selon lui, les nuisances sonores ont conduit les forces de l’ordre à évacuer 300 à 400 participants, provoquant un mouvement de foule vers son établissement.

Delourme affirme que des participants auraient ensuite attaqué son établissement en lançant des projectiles et que ses agents de sécurité ont utilisé du gaz lacrymogène pour les disperser. Il réfute tout usage de la violence physique et justifie la confiscation de téléphones par un objectif de "protéger la vie privée des clients".

"On a réussi à faire tout seuls, sans blessés, ce que la police n’arrivait pas à faire", a-t-il conclu.

-- Des réactions en attente

Pour l’heure, ni la préfecture ni la municipalité de Rennes n’ont officiellement réagi.

Plusieurs associations et collectifs locaux réclament l’ouverture d’une enquête afin de faire la lumière sur les circonstances et les responsabilités dans cette affaire.

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