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France: débat sur la liberté d'expression après la suspension de 2 professeurs de philo

- L’Éducation nationale leur reproche d'avoir partagé sur les réseaux sociaux des vidéos et contenus susceptible de porter atteinte à "l'image et la réputation du service public de l'éducation nationale".

Ayvaz Çolakoğlu  | 06.05.2023 - Mıse À Jour : 06.05.2023
France: débat sur la liberté d'expression après la suspension de 2 professeurs de philo

Ankara

AA/Paris

Le ministère français de l’Éducation nationale a suspendu deux professeurs de philo en raison de leurs prises de position sur les réseaux sociaux, une décision qui interroge de nombreuses personnes sur l’état de la liberté d’expression en France.

Selon une information partagée samedi par les médias français, 2 professeurs de philosophie, qui ne se connaissent pas et ne se côtoient pas, ont été suspendus pendant 3 mois sur décision de leur ministère.

L’Éducation nationale reproche à Franklin Nyamsi, qui enseigne à Rouen, et René Chiche, près de Marseille, tous deux professeurs agrégés, des vidéos et contenus partagés sur les réseaux sociaux, susceptible de porter atteinte à "l'image et la réputation du service public de l'éducation nationale".

Franklin Nyamsi, suivi par près de 160 mille abonnés sur Twitter, assure dans un message partagé sur ce même réseau, qu’il est sanctionné à cause de ses prises de positions sur la politique africaine de la France, se disant persécuté politiquement.

Ce dernier a contesté la suspension sans salaire de 3 mois prononcé à son encontre devant la justice, mais le tribunal administratif de Rouen l'a débouté.

Suivi par 105 mille followers sur Twitter, René Chiche, qui a écopé de la même sanction, pointe également une décision politique, rappelant la plainte déposée contre lui par Aurore Bergé, députée Renaissance des Yvelines, et l’enchainement d’une procédure disciplinaire “douteuses” engagée par l'Education nationale.

Dans un communiqué publié vendredi, l'association des professeurs de philosophie de l'enseignement public (Appep), assure que ces affaires sont de nature à "susciter l'inquiétude légitime des professeurs" et interrogent sur "l'usage que pourront faire" les professeurs "de leur liberté d'expression sans risquer d'encourir une sanction administrative, y compris lorsqu'ils critiquent les politiques mises en œuvre par le gouvernement".

Les autorités du pays n’ont pour l’heure pas encore réagi sur ces affaires.

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