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France / Cyberharcèlement : neuf hommes jugés à Paris pour des messages haineux visant l’artiste Typhaine Duch

- Neuf hommes comparaissent à Paris pour avoir participé à une vaste campagne de cyberharcèlement contre l’artiste Typhaine Duch, créatrice de la “Féminine universelle”, après la diffusion d’une émission en 2022

Serap Doğansoy, Ümit Dönmez  | 10.11.2025 - Mıse À Jour : 10.11.2025
France / Cyberharcèlement : neuf hommes jugés à Paris pour des messages haineux visant l’artiste Typhaine Duch

Istanbul

AA / Paris - Istanbul / Umit Donmez et Serap Dogansoy

Neuf hommes comparaissent ce lundi devant le tribunal judiciaire de Paris pour des faits de cyberharcèlement aggravé à l’encontre de l’artiste et autrice Typhaine Duch, victime d’une campagne de haine en ligne après sa participation à une émission en 2022.

En juillet 2022, le média Le Crayon avait publié un court extrait vidéo d’un débat dans lequel la comédienne défendait “la Féminine universelle”, une version féminisée du français qu’elle a créée pour interroger la domination du masculin “neutre”. L’extrait, diffusé sur les réseaux sociaux, avait déclenché une vague d’insultes et de menaces.

“J’ai créé la Féminine universelle, qui est simplement une langue inversée par rapport au masculin universel qu’on parle depuis l’enfance. C’est une création de langage artistique, littéraire, absolument permise, comme pour n’importe quelle autrice. Et à partir de là, ça a été le prétexte pour un cyberharcèlement de masse masculiniste qui a pris des proportions gigantesques”, a déclaré Typhaine Duch à Anadolu, devant le tribunal de Paris.

L’artiste affirme avoir reçu “près d’un million de messages privés, publics et de commentaires”, comprenant des injures, des menaces de viol et de mort. Soutenue par les associations Les Chiennes de Garde et le Collectif féministe contre le viol, parties civiles dans la procédure, elle espère que ce procès permettra de “faire reculer l’impunité” et d’encourager une meilleure prise en compte du cyberharcèlement visant les femmes.

“Les femmes sont majoritaires chez les personnes cyberharcelées et les cyberharceleurs sont en quasi-exclusivité des hommes. Ils veulent nous faire taire, ils veulent se réserver la parole publique et l’espace public”, a-t-elle ajouté.

L’enquête, ouverte après sa plainte déposée en 2023, a permis d’identifier onze suspects, dont deux mineurs qui seront jugés séparément en septembre 2026. Les neuf adultes poursuivis pour “harcèlement moral en ligne aggravé” encourent jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.



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