AA / Paris / Ümit Dönmez

Une marche blanche a rassemblé des milliers de personnes ce samedi en Ariège (sud-ouest de la France), en mémoire d'Alexandra Sonac, une agricultrice, et de sa fille Camille, âgée de 12 ans, qui ont été tuées, mardi, lors d'un accident survenu sur un barrage d'agriculteurs.

Le rassemblement, empreint d'émotion et de solidarité, s'est déroulé à Pamiers, ville où Alexandra avait fait ses études et où sa fille devait les poursuivre.

La foule, vêtue de blanc et tenant des roses blanches, s'est d'abord rassemblée dans la cour du lycée agricole de Pamiers. Philippe Lacube, président de la chambre d'agriculture de l'Ariège, a souligné, lors d'un point presse pendant la marche, que "la solidarité et l'émotion ont dépassé l'Ariège et le monde de l'agriculture".

Un tracteur arborant une pancarte à la mémoire des disparues a ouvert le cortège, suivi par une banderole représentant leurs visages.

L'événement a aussi été marqué par les témoignages de proches et d'amis. Lina, une camarade de classe de Camille, a partagé avec émotion auprès de BFMTV à quel point sa disparition l'avait affectée, rappelant combien Camille était "gentille" et "amie avec tout le monde". Son frère a renchéri sur l'importance de cette marche pour honorer la mémoire de la famille.

Sébastien Durand, vice-président de la FDSEA de l'Ariège et maire de la commune dans laquelle résidait la famille, a qualifié l'événement de "tragédie". Il a également donné des nouvelles rassurantes sur l'état de santé de Jean-Michel, le père de famille également impliqué dans l'accident, mentionnant sa convalescence positive.

Les organisateurs ont insisté sur le respect et la dignité de la marche, demandant aux élus de se présenter en civil et à la presse de garder ses distances. Cette démarche visait à éviter toute récupération politique du drame.

- Des personnes sous OQTF

Les deux occupantes de la voiture impliquée dans l'accident de la route ayant coûté la vie à Alexandra Sonac et sa fille Camille ont été libérées du Centre de détention administratif (CRA) et assignées à résidence, dans l'attente de leur expulsion vers l'Arménie, selon des informations de BFMTV. La préfecture d'Ariège, citée par la chaîne d'information, assure que "toutes les mesures sont mises en œuvre pour les éloigner dans les meilleurs délais".

Parallèlement, le conducteur de la voiture reste mis en examen pour "homicides involontaires aggravés", "blessures aggravées" et "conduite sans assurance". Actuellement en détention provisoire, sa situation judiciaire contraste avec celle des deux passagères. Aucune charge n'a été retenue contre elles.

Les passagères, déjà visées par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avaient été placées en rétention administrative après l'accident, selon le procureur de Foix. Leur situation migratoire complexe découle de demandes d'asile refusées en 2022 et 2023, et de recours successivement déboutés.

Les occupants du véhicule, tous de nationalité arménienne, avaient un casier judiciaire vierge, et les tests d'alcoolémie et de stupéfiants effectués sur le conducteur se sont révélés négatifs, selon les mêmes sources.