Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Une vidéo rendue publique lundi 8 décembre montre la Première dame française Brigitte Macron qualifiant de « sales c****s » des militantes du collectif #NousToutes, qui avaient interrompu un spectacle de l’humoriste Ary Abittan.
Par voie de communiqué, l’entourage de Brigitte Macron a précisé qu’il ne fallait « voir dans cet échange qu’une critique de la méthode radicale employée » par les militantes, et non une remise en cause de leur cause.
Les militantes avaient interrompu le spectacle la veille, aux Folies Bergère, en scandant « Abittan violeur » et en brandissant des pancartes. Dans une vidéo tournée en loge, Brigitte Macron, en présence de sa fille et de l’humoriste, réagit à l’annonce possible de perturbations par ces mots : « S’il y a des sales c****s, on va les foutre dehors », ajoutant : « Surtout des bandits masqués ».
Des figures féministes ont immédiatement dénoncé la déclaration. L’actrice Judith Godrèche a notamment réagi : « Moi aussi je suis une sale c***. Et je soutiens tous·tes les autres ». La candidate écologiste à la présidentielle 2027 Marine Tondelier a jugé ces propos indignes d’une Première dame.
Invité sur RTL ce mardi matin, l'ancien président François Hollande a appelé à la retenue. Il a déclaré qu’« on ne prononce pas des mots de cette façon quand il s’agit de femmes qui luttent contre les violences faites aux femmes ». Selon lui, « il faut chercher l’apaisement et ne pas poursuivre sur une escalade verbale ».
L’ancien président a également précisé qu’il appartenait à Brigitte Macron de fournir, si elle le souhaite, des « explications ou des corrections ».
Pour rappel, l’humoriste Ary Abittan, visé par les militantes lors de l’interruption du spectacle, avait été mis en examen pour viol en novembre 2021, à la suite d’une plainte déposée par une femme avec laquelle il avait eu une relation. En juillet 2023, son statut a été requalifié en témoin assisté, les juges estimant qu’il n’y avait plus suffisamment d’éléments à charge. Le parquet a prononcé un non-lieu le 3 avril 2024, décision confirmée en appel le 30 janvier 2025. Ary Abittan a toujours contesté les faits.
