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France: Blanche Gardin, humoriste écartée de la scène pour ses prises de position en soutien au peuple palestinien

- « Je ne me suis jamais dit que ça allait m'arriver ce qui m'arrive là. Parce que là, il y a vraiment des vraies conséquences sur ma vie matérielle. »

Sanaa Ou Amir Ahamada  | 12.12.2025 - Mıse À Jour : 12.12.2025
France: Blanche Gardin, humoriste écartée de la scène pour ses prises de position en soutien au peuple palestinien

Istanbul

AA / Istanbul / Sanaa Amir

Éloignée des plateaux depuis octobre 2024 après un sketch joué lors d’une soirée de soutien à Gaza, Blanche Gardin fait état de lourdes conséquences sur sa vie professionnelle et personnelle.

« Je ne me suis jamais dit que ça allait m'arriver ce qui m'arrive là. Parce que là, il y a vraiment des vraies conséquences sur ma vie matérielle. » Les propositions de travail ont cessé. « Et puis, à force de ne plus avoir de revenus, en fait, il y a des conséquences. »

L’humoriste ajoute : « Je dois quitter mon appartement, par exemple. Il y a des choses comme ça. Ben oui, il y a des conséquences réelles. » Elle résume sa situation ainsi : « Ça s'appelle être empêchée de travailler, je suis à l'intervalle. »

Cette mise au ban trouve son origine dans un sketch où elle avait déclaré : « Je m’appelle Blanche et depuis le 7 octobre, je suis antisémite », une formule destinée à dénoncer l’assimilation entre critique du gouvernement israélien et antisémitisme. Selon La Dépêche, cet engagement lui a coûté son agent et plusieurs projets, dont un rôle dans un film de Valérie Donzelli.

En parallèle, elle perçoit aujourd’hui « de petits signes » d’un possible retour, alors qu’elle doit apparaître en mars 2026 dans Alter ego, le prochain film de Nicolas Charlet et Bruno Lavaine.

Pour éclairer le contexte de cet échange intervenu auparavant avec la Rabbin, Delphine Horvilleur, l’humoriste de 48 ans est revenue plus largement sur sa position dans un entretien à Télérama, évoquant une période marquée par ce qu’elle nomme « l’atrophie du débat public » après les massacres du 7 octobre.

« J’ai fait un sketch pour pointer du doigt qu’on m’avait, comme tant d’autres, accusé d’antisémitisme en raison du fait que je postais des appels à manifester pour le cessez-le-feu sur la population palestinienne de Gaza. En creux dans ce sketch, il y avait également l’idée que faire passer la critique des agissements du gouvernement israélien pour de l’antisémitisme, en dehors d’être profondément malhonnête, vidait de son sens le mot même d’antisémitisme », écrit-elle dans une lettre adressée à Delphine Horvilleur.

Cette prise de parole intervient après que la femme rabbin a relayé une vidéo la comparant à l’antisémite Dieudonné, alimentant ainsi la campagne critiquant ses prises de position en faveur du peuple palestinien.

Déterminée à poursuivre son engagement, Gardin rappelle enfin : « Le cinéma, c’est un moyen génial de transmission et de ré-enchantement de l’humanité. Et je nourris encore l’espoir que les gens se rappellent qu’on a tous intérêt à privilégier la solidarité et la justice sociale. »

Pour rappel, depuis octobre 2023, Israël a tué près de 70 000 personnes à Gaza, majoritairement des femmes et des enfants, et blessé plus de 170 000 autres.




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