France / Belgique : au moins 100 tonnes de poissons périssent par intoxication
- Le géant français du sucre Tereos accusé d’avoir déversé des eaux usées dans le fleuve Escaut, provoquant une catastrophe écologique.

France
La rupture, début avril, d’une digue de l’usine de sucre du groupe Tereos à Escaudoeuvres, au nord de la France, serait à l’origine de la mort de plusieurs milliers de poissons, intoxiqués par les eaux usées déversées dans les cours d’eau avoisinants, ont rapporté les médias locaux, lundi.
Une vingtaine d’habitations ont été inondées avant que l’eau, ayant servi au lavage des betteraves, ne finisse sa course dans l’Escaut (fleuve) qui traverse notamment la Belgique.
Selon le directeur de la fédération de pêche du Nord, Emmanuel Petit, cité par France Info, « il faudra plusieurs années pour reconstruire l'écosystème (...) ce qui est perdu est perdu à jamais ».
Au moins 100 tonnes de poissons auraient été tuées dans cette catastrophe écologique, d’après la même source.
Tereos s’est défendu, fin avril, dans un communiqué en affirmant que « toutes les mesures possibles ont été prises pour limiter l'impact sur la faune ».
Si une enquête a été ouverte par le parquet de Cambrai (nord), l’incident a créé de vives tensions entre la France et la Belgique.
Cité par France 3, le parquet de Charleroi assure qu’une « enquête pénale » est diligentée et « permettra ou non d'établir la responsabilité de Tereos ».
Paul-Olivier Delannois, élu socialiste de Tournai (Belgique), a par ailleurs adressé un courrier au président Emmanuel Macron, pour demander des explications.
« J’ai du mal à comprendre pourquoi les autorités françaises, au courant de cette situation depuis le 9 avril, n’ont pas informé les autorités de notre pays ? Comment expliquer une pareille négligence d’un voisin, d’un allié et d’un partenaire européen ? » a-t-il écrit.
La préfecture du Nord s’est justifiée par voie de communiqué, sans pour autant apporter de claires explications.
Elle affirme que «bien qu'une diminution d'oxygène avec l'apparition d'une mortalité piscicole ait pu être constatée dans les jours suivant l'accident, un retour progressif à un taux d'oxygène plus normal a été mesuré».