AA / Tunis / Salim Boussaïd

Le Premier ministre français, François Bayrou, a déclaré, jeudi, que la cohésion gouvernementale était, pour lui, "essentielle".

Bayrou s'exprimait à l'occasion d'une déclaration aux médias, lors d'un déplacement à Angers (ouest français), pour le comité interministériel du tourisme.

"Je reçois mes ministres individuellement plusieurs fois par semaine, et j’avais déjà un rendez-vous avec Bruno Retailleau ce matin. J'aurai un nouveau rendez-vous le soir. La cohésion de l’équipe gouvernementale est évidemment une mission essentielle", a-t-il déclaré.

"Je travaille à cette cohésion en tenant compte des sensibilités différentes", a-t-il ajouté, soulignant que "les différentes sensibilités sont bienvenues. Le pluralisme est bienvenu".

Il a, toutefois, souligné qu'"il ne faut pas que ces sensibilités prennent la forme de divergences".

"Mon travail à moi c'est de coordonner, fédérer, assembler, rapprocher et entraîner...", a-t-il conclu.

Cette sortie médiatique de Bayrou, intervient sur fond de tensions au sein du gouvernement, liées aux déclarations du ministre de l'Intérieur sur la fin du "macronisme" en 2027, année de la prochaine élection présidentielle en France.

Dans une interview récemment accordée au magazine "Valeurs actuelles", Retailleau avait déclaré que "le macronisme n'est ni un mouvement ni une idéologie ... mais reposerait essentiellement sur l'homme...", en allusion au président Macron, dont le deuxième mandat prend fin en 2027.

Retailleau a dit également qu'il ne croyait pas au "en même temps".

Ces propos de Retailleau ont défrayé la chronique dans la sphère politique française, dont certaines évoquaient une rupture entre Macron et Retailleau.

Des médias français ont évoqué une certaine "froideur" entre le Président et son ministre de l'Intérieur lors du dernier conseil des ministres, mercredi 23 juillet.

Selon le journal en ligne "RTL", un rendez-vous prévu ce jeudi entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau, a été reporté. Le ministre de l'Intérieur sera reçu plutôt par Bayrou, jeudi à 20h, annonce-t-on.

Concernant son éventuel départ, Retailleau a affirmé que "tant que les décisions sont conformes à l’intérêt national, conformes à mes convictions, il n’y a pas de raison que je quitte le gouvernement", selon une déclaration rapportée par le journal Le Monde.

Bruno Retailleau, qui se réclame de la doctrine "gaulliste", a été élu fin mai à la tête du parti Les Républicains (droite) et annoncé ses ambitions pour la présidentielle de 2027.