France : Barrot qualifie la nouvelle offensive terrestre à Gaza de "déplorable"
- Le chef de la diplomatie française appelle à un cessez-le-feu immédiat et demande que "la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer ce qui se passe et en témoigner"

Tunisia
AA / Tunis / Salim Boussaïd
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères a qualifié la nouvelle offensive terrestre israélienne à Gaza de "déplorable", appelant à un cessez-le feu immédiat et demandant à ce que "la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer ce qui se passe et en témoigner".
C'est ce qui ressort d'une interview radiodiffusée, accordée mardi matin à France Inter, depuis l'Ukraine, où il effectue une visite officielle de deux jours.
"Cette nouvelle offensive terrestre est déplorable, il n'y a plus aucune justification aux opération militaires israéliennes", a-t-il déclaré, précisant que "c'est une offensive qui va aggraver une situation déjà catastrophique, qui va provoquer de nouveaux déplacements forcés de populations que nous condamnons avec la plus grande fermeté".
"Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat, à la libération de tous les otages du Hamas qui doit être désormais désarmé et à l'accès de l'aide humanitaire sans aucune entrave à Gaza", a plaidé le chef de la diplomatie française.
Interrogé sur l'appel lancé par la société des journaliste de l'Agence France presse", selon lequel "sans intervention immédiate les derniers reporters de Gaza vont mourir", Barrot a répondu que "la situation humanitaire à Gaza est indigne, c'est un scandale qui doit cesser immédiatement !".
"Les opérations de la fondation humanitaire pour Gaza ont conduit à un bain de sang, 900 personnes ont perdu la vie alors qu'elle allaient chercher un sac de farine et qui ont été prises pour cible dans des files alimentaires. Tout ça est inacceptable", a affirmé le locataire du Quai d'Orsay.
Il a également qualifié d'"inacceptable de s'apercevoir que la presse libre et indépendante n'a pas accès à Gaza", demandant que "la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer ce qui se passe et en témoigner".
Depuis octobre 2023, selon la Fédération internationale des journalistes, au moins 229 journalistes palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, dont beaucoup ont été visés par des frappes israéliennes alors qu’ils couvraient les événements ou se trouvaient à leur domicile, ou dans des zones civiles.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) décrit cette période comme l’une des plus meurtrières jamais enregistrées pour la profession.
Par ailleurs, le bilan humain de cette guerre dévastatrice menée par l'armée israélienne s'élève à 59 029 morts et 142 135 blessés, selon le dernier bulletin statistique émis, lundi, par le ministère palestinien de la Santé à Gaza.
Les bombardements israéliens ont détruit une grande partie de l’enclave, provoqué l’effondrement du système de santé et entraîné des conditions d'une famine meurtrière.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.
Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ), en raison de la guerre qu'il mène contre l'enclave palestinienne.