AA/Nice/Feiza Ben Mohamed

Les 20 et 27 juin derniers, les électeurs français étaient appelés aux urnes pour les élections départementales et régionales.

Et les résultats du scrutin ont été sans appel. Il n’y a pas eu de grand changement et la totalité des présidents de régions, candidats à leurs réélections, ont été plébiscités et ont pu conserver leurs sièges.

La vague de dégagisme que certains espéraient n’a finalement pas eu lieu et le parti présidentiel, a subi une déroute aussi dure qu’inattendue.

Au niveau national, seuls 7,1% des électeurs ont voté pour La République en Marche (LREM), le parti d’Emmanuel Macron.

Absence d'ancrage local

« La jeunesse du mouvement est incontestablement un élément très important, l'ancrage local, cela prend beaucoup de temps. Il faut gagner en notoriété » estime à ce propos le politiste Rémy Lefebvre, cité par France Info, assurant que « le mouvement ne met pas beaucoup d'argent dans ses cadres locaux ».

Il pointe notamment du doigt le fait que « le parti est très centralisé, très personnalisé » et « ne s'est pas donné les moyens d'être ancré localement ».

Selon un élu LREM mentionné par la même source, « le rang des militants ne grossit pas. Ils se mobilisent au niveau des élections mais pas entre ces échéances ».

Ce dernier regrette « la flamme » et l’engouement clairement disparus, de 2017.

« Emmanuel Macron pense qu'il va gagner la présidentielle par le haut sans construire une implantation locale, chose que faisaient les partis traditionnels » décrypte Rémy Lefebvre.

L’échec cuisant des candidats LREM à remporter le scrutin, pourrait représenter les prémices de difficultés à venir pour les prochaines présidentielles.

Le RN en grande difficulté

Si l’on en croit les résultats des dernières régionales qui ont vu les groupes socialistes (à gauche) et républicains (à droite) plébiscités, l’extrême-droite de Marine Le Pen, adversaire idéale pour Emmanuel Macron, pourrait se retrouver en grande difficulté.

En effet, le Rassemblement national a obtenu des scores bien inférieurs à ceux de 2015, mais pourrait surtout se retrouver très gêné par une candidature du polémiste Eric Zemmour.

Ce dernier, dont les ambitions politiques ne sont désormais qu’un secret de Polichinelle, devrait, en toute logique, siphonner de quelques pour-cent, le réservoir de voix déjà amoindri, de Marine Le Pen.

Et cette candidature plus ou moins inattendue, aura évidemment un fort impact sur le destin électoral du président sortant.

Barrage républicain contre l’extrême-droite ?

Si le scénario d’un barrage républicain contre l’extrême-droite au deuxième tour, a toujours porté ses fruits, il est loin d’être acquis pour 2022.

Les scores de la droite républicaine et notamment de son candidat autoproclamé Xavier Bertrand, dans les Hauts de France, montrent qu’il est capable de rassembler et de créer la surprise.

Après avoir balayé l’opposition LREM dès le premier tour de ces régionales, il s’est offert le luxe de voir des ministres et le délégué national de la majorité, Stanislas Guérini, appeler à voter pour lui pour barrer la route au candidat frontiste Sébastien Chenu.

Dans quelques mois, Xavier Bertrand sera à n’en point douter, l’un des adversaires d’Emmanuel Macron dans la course à la présidentielle.

Après avoir traversé, durant son mandat, la crise des gilets jaunes, celle liée aux violences policières, la crise sanitaire, ou encore la vague de protestation liée à la réforme des retraites, le Président français peut-il sauver les meubles ? Affaire à suivre.