France : Accusé d’apologie du terrorisme, Ismaël Boudjekada fait appel de son placement en détention
- Son avocat, Maître Ismaël Meziti affirme qu’il est incarcéré pour avoir « exprimé une opinion politique sur le réseau social X ».

Provence-Alpes-Cote d Azur
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
La liste des militants et personnalités poursuivies pour « apologie du terrorisme » pour des déclarations en lien avec la guerre menée par Israël à Gaza, continue de s’allonger.
Samedi 3 mai, alors qu’il revenait d’un voyage en Arabie Saoudite, l’élu municipal, Ismaël Boudjekada a été interpelé dans l’avion, avant d’être placé en garde à vue.
Au terme de cette garde à vue, le jeune militant propalestinien a été placé en détention en attendant son procès, qui doit se tenir le 2 juillet prochain.
Son arrestation, filmée par ses soins alors qu’il venait d’atterrir sur le sol français à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, a été largement partagée sur les réseaux sociaux, suscitant l’indignation de ses nombreux soutiens et de son avocat, qui s’est exprimé par voie de communiqué.
D’abord renvoyé devant le tribunal correctionnel pour être jugé en comparution immédiate, Ismaël Boudjekada a finalement été emprisonné après l’ajournement de son procès, désormais programmé pour début juillet.
Maître Ismaël Meziti déplore la décision, prise par les autorités, de placer son client en détention « en dépit des garanties présentées » et estime que cette mesure a été prise à son encontre « pour avoir exprimé une opinion politique sur le réseau social X ».
« Cette décision marque le franchissement d'une nouvelle étape dans la régression des libertés fondamentales et plus particulièrement de la liberté d'expression », grince le conseil, qui considère qu’on « peut désormais, en France, être incarcéré pour une opinion qui dérange ».
Et de poursuivre : « Il fut un temps très proche où les autorités dénonçaient avec componction les régimes qui emprisonnent les écrivains dissidents pour leurs idées. Cette décision illustre, aujourd'hui, l'application des méthodes qu'elles prétendent condamner, avant toute décision au fond ».
L’avocat d’israël Boudjekada rappelle, à cet effet, que « la détention provisoire est et doit demeurer une mesure exceptionnelle » et affirme que « l’utiliser ainsi pour sanctionner une opinion relève d'une instrumentalisation préoccupante de l'appareil judiciaire ».
Promettant de « poursuivre le combat sur le terrain judiciaire » il promet d’œuvrer « pour que les libertés fondamentales ne deviennent pas les victimes collatérales des tensions internationales ».
Dans le détail, il est reproché à Ismaël Boudjekada, plusieurs publications en lien avec la guerre en cours à Gaza, et dans lesquelles il exprimait son soutien à l’action du Hamas et à ses dirigeants, ainsi que la divulgation d’informations personnelles exposant autrui à un risque.
Dès l’annonce de son incarcération, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est saisi du sujet pour saluer le placement en détention de l’élu propalestinien.
« Je me félicite que la Justice poursuive M. Ismaël Boudjekada. J’ai fait, depuis mon arrivée au ministère, plusieurs signalements à son encontre, notamment quand il avait qualifié un terroriste du Hamas de ‘héros’. Ne rien laisser passer », a commenté, mardi, le locataire de Beauvau.
En juin 2024 déjà, Ismaël Boudjekada avait été condamné en première instance, à une peine de 20 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité mais reste dans l’attente de son procès en appel.
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