France : Élisabeth Borne prise à partie lors des rencontres avec la jeunesse
- La première ministre a été accusée de "mépris social"

France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La Première ministre française Élisabeth Borne a été prise à partie, ce mercredi, lors d'une rencontre avec des jeunes.
S'adressant à la cheffe de gouvernement et aux ministres présents à l'occasion des "Rencontres jeunesse de Matignon", Nina Fleury-Panel, la lauréate du prix international de l’association Eloquencia, a évoqué la question de l'engagement politique des jeunes.
"Nous n'en pouvons plus de vos mots, de vos allocutions à n'en plus finir, avec votre langage pompeux qui coupe une partie de la population des informations directes", a d'abord déclaré la lauréate âgée de 21 ans.
"Nous attendons maintenant des actes, et nous attendons de vous voir agir", a-t-elle ajouté.
Nina Fleury-Panel a ensuite évoqué "deux situations paradoxales" auxquelles la jeunesse française est confrontée : "la première, c'est que les jeunes s'engagent aujourd'hui plus que jamais. La seconde est que les jeunes sont complètement déconnectés de la vie politique actuelle", a expliqué la jeune femme, ajoutant qu'environ la moitié des jeunes ont refusé de participer au second tour de l'élection présidentielle en 2022, qu'elle a qualifié de "combat entre Macron et Marine Le Pen", et que 69 % des jeunes n'ont pas participé aux élections législatives, la même année.
"Face à ces constats, personne ne nous a demandé pourquoi. On a entendu sur toutes les chaînes de télévision 'c'est vraiment dommage que ces jeunes ne comprennent pas les enjeux républicains et ne comprennent pas la grandeur de la démocratie", a-t-elle déploré.
S'adressant directement à la Première ministre, Nina Fleury-Panel l'a accusée d'avoir "mis la faute sur le décodage des programmes nationaux".
"Ce que vous avez fait, Madame la Première ministre, c'est du mépris social", a-t-elle lancé à Élisabeth Borne.
En réponse à ces accusations, la cheffe de gouvernement a pris la parole.
"Donc, vous aurez compris que l'expression est libre et qu'on vous écoute, ou du moins, qu'on essaie de le faire", a-t-elle d'abord répondu à la jeune femme.
"Je porte la conviction [...] qu'on a besoin de la jeunesse, qu'on a besoin d'une jeunesse engagée, et là, on est rassuré", a-t-elle ajouté avant de souligner que "c'est notre responsabilité [des politiciens] d'encourager l'engagement".