Politique, Monde

France : À la fête de l’Huma, une gauche rassemblée... mais toujours fracturée

– Le rendez-vous de Brétigny-sur-Orge expose les divergences persistantes entre insoumis et socialistes.

Ümit Dönmez  | 12.09.2025 - Mıse À Jour : 12.09.2025
France : À la fête de l’Huma, une gauche rassemblée... mais toujours fracturée

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez


La 89e édition de la Fête de l’Humanité s’est ouverte ce vendredi dans l’Essonne, à Brétigny-sur-Orge, dans une ambiance à la fois festive et tendue. L’événement annuel organisé par le journal L’Humanité a, comme chaque année, attiré les figures de la gauche française, mais sans masquer les fractures profondes qui divisent ses composantes.

Par voie d’un communiqué, les organisateurs ont souligné l’importance de cette édition dans un contexte politique « incertain et instable ». Le Parti communiste français, initiateur historique de la fête, a donné le coup d’envoi avec un meeting de Fabien Roussel dès 11 h 30, suivi d’un débat avec le patron du groupe Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, sur les enjeux liés au pouvoir d’achat.

Un peu plus tard, le débat intitulé « Rentrée politique : la gauche face à la crise sociale et démocratique » a réuni plusieurs figures de l’opposition : Olivier Faure (PS), Mathilde Panot (LFI), François Ruffin, Stéphane Peu, ainsi que Marine Tondelier (EELV). Mais malgré l’affiche commune, le ton est resté prudent, parfois tendu, entre responsables qui peinent à dissimuler leurs désaccords de fond.

Les tensions entre la France insoumise et le Parti socialiste ont été ravivées ces derniers mois par des différends stratégiques persistants, notamment sur la ligne à adopter face au président Emmanuel Macron, les institutions de la Ve République, ou encore la manière de construire une éventuelle alliance pour 2027. Lors du congrès du PS en juin dernier, plusieurs cadres, dont Nicolas Mayer-Rossignol, ont appelé à « rompre clairement avec LFI », dénonçant des positions jugées trop radicales.

En réponse, certains militants insoumis ont scandé cet été des slogans hostiles au PS, comme « Tout le monde déteste le PS », lors de l’université d’été de LFI à Valence. Olivier Faure avait alors condamné ces propos, accusant LFI d’« entretenir une culture du mépris ».

Malgré ces tensions, Jean-Luc Mélenchon s’exprimera ce soir à 17 heures dans un meeting intitulé « Macron destitution », confirmant une ligne offensive et sans concession. Il sera suivi à 18 heures par une prise de parole d’Olivier Faure. Leur proximité sur scène, au cœur d’un même événement, ne suffit toutefois pas à masquer les divergences stratégiques qui rendent toute recomposition de la gauche encore très incertaine.


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