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Flottille Sumud : Olivia Zemor accuse Israël d’avoir attaqué et kidnappé des humanitaires dans les eaux internationales

– « J’ai honte d’être française », déclare la présidente d’EuroPalestine, qui fustige un « crime de mer » et dénonce le silence complice des États occidentaux.

Ümit Dönmez  | 03.10.2025 - Mıse À Jour : 10.10.2025
Flottille Sumud : Olivia Zemor accuse Israël d’avoir attaqué et kidnappé des humanitaires dans les eaux internationales

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez


La présidente d’EuroPalestine, Olivia Zemor, a dénoncé avec virulence, ce jeudi, l’attaque israélienne contre la flottille humanitaire Sumud, survenue dans les eaux internationales de la Méditerranée. Selon elle, il s’agit d’« une agression illégale » accompagnée d’une « prise d’otages » de civils engagés dans une mission d’aide vers Gaza.

Dans une interview accordée à Anadolu, elle rappelle que le blocus de Gaza est imposé depuis 17 ans par Israël, « unilatéralement, sans vote de l’ONU ni de personne ». Elle affirme que cette mesure constitue un « blocus illégal » et que sa rupture devrait être un devoir international : « Ça serait normalement la Marine nationale française qui devrait aller briser le blocus. Je ne parle même pas de protection, je parle d’aller briser le blocus. »

Olivia Zemor s’en prend à la passivité des gouvernements européens et à la France en particulier : « La France n’a même pas envoyé un petit rafiot pour secourir ses propres concitoyens », déclare-t-elle. « J’ai honte, franchement, d’être française. »

Elle accuse Israël d’avoir kidnappé les passagers de la flottille dans les eaux internationales : « Israël, sans qu’aucun gouvernement ne réagisse, veut kidnapper en mer, dans les eaux internationales, des humanitaires qui transportent de l’aide. »



- « Gaza est devenu un camp d’extermination »

La présidente d’EuroPalestine qualifie la bande de Gaza de « camp de concentration devenu camp d’extermination » depuis deux ans. Elle rappelle que l’enclave est soumise à des bombardements récurrents depuis 2009, et égrène les offensives militaires israéliennes : « En 2009, en 2012, en 2014, en 2018, en 2019, et encore en 2021 ». Elle affirme que plus de « 10 000 personnes ont été massacrées », parmi lesquelles des femmes et des enfants, victimes de bombardements « de manière indiscriminée ».

- Contre le plan Trump : « sur quoi voulez-vous que le Hamas accepte ? »

Olivia Zemor critique sévèrement le plan présenté par le président américain Donald Trump pour un « cessez-le-feu » à Gaza. Elle cite une récente déclaration du chef d'État français Emmanuel Macron selon laquelle « le Hamas n’a plus aucune excuse pour refuser ». Elle réagit : « Refuser ou accepter quoi ? (…) Est-ce qu’on sait quand Israël va se retirer ? Non. »

Elle rappelle que Benyamin Netanyahu a affirmé publiquement : « Nous, on ne se retirera jamais. » Elle ajoute : « Alors, vous voulez qu’ils acceptent quoi, le Hamas et les Palestiniens en général ? »




- Trump, Netanyahu et Blair : un « trio » accusé de mensonge et de crimes

Olivia Zemor accuse Donald Trump d’avoir « financé tout le génocide depuis deux ans » et d’avoir « menti » en promettant un cessez-le-feu après la libération d’un otage. « Ils ont libéré l’otage et ils n’ont pas fait le cessez-le-feu. Ils ont menti. »

Elle s’en prend également à Tony Blair, qu’elle qualifie de « mafieux » et de complice du massacre des Irakiens. Elle l’accuse d’avoir forcé l’Autorité palestinienne à signer des contrats au bénéfice de ses propres clients, lorsqu’il était envoyé du Quartet au Proche-Orient.

Elle dénonce enfin le projet de « Grand Israël » présenté par Netanyahu, carte à l’appui à l’ONU, incluant selon elle « Gaza, la Cisjordanie, Jérusalem-Est », ainsi que « un morceau de la Syrie, de la Jordanie, du Liban et de l’Égypte ».



- « Il faut arrêter de croire à ce plan de paix »

Pour Olivia Zemor, le plan Trump n’est qu’un écran de fumée, un faux dialogue destiné à légitimer une occupation permanente. « Les 20 points du plan ne mentionnent jamais qu’Israël va se retirer, ni quand. »

L’attaque de la flottille Sumud, menée dans les eaux internationales, intervient alors que des centaines de civils et d’organisations humanitaires dénoncent un blocus illégal et un usage systématique de la force contre toute initiative civile. Pour Olivia Zemor, seule une mobilisation citoyenne internationale pourra briser cette impunité.



- Attaque contre la flottille

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les forces israéliennes ont mené une attaque contre la flottille humanitaire Global Sumud en pleine Méditerranée, dans les eaux internationales. Plusieurs navires transportant de l’aide humanitaire et des civils non armés ont été pris d’assaut par des commandos israéliens, qui ont neutralisé les communications, arraché les passagers à bord et procédé à une prise d’otages illégale, selon les organisateurs.

Parmi les personnes visées figurent 55 ressortissants français, dont plusieurs députés de La France insoumise. Les noms de Rima Hassan, députée européenne, François Piquemal, député LFI, ainsi que Marie Mesmeur, ont été confirmés par des sources proches du mouvement. Cette dernière devrait être transférée à la prison de Néguev, selon une source LFI, et le consulat de France en Israël a annoncé vouloir rencontrer les détenus français sur place dès vendredi matin. La militante écologiste Greta Thunberg fait également partie des personnalités internationales capturées lors de cette attaque.




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