Flottille Sumud : l’Espagne pourrait saisir la CPI contre Israël après les mauvais traitements de ses ressortissants
- Le gouvernement espagnol « est totalement proactif » dans cette affaire, « se présentant devant la Cour pénale internationale pour défendre les droits fondamentaux et les libertés publiques des citoyens espagnols et d’autres ressortissants »

Istanbul
AA / Istanbul / Ilayda Cakirtekin
Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a laissé entendre lundi que des actions en justice pourraient être engagées devant la Cour pénale internationale (CPI) après que des citoyens espagnols à bord de la Flottille Mondiale Sumud ont signalé des traitements abusifs lors de leur détention par les autorités israéliennes.
« Je suis préoccupé en tant que ministre, en tant que citoyen espagnol, et tout simplement en tant qu’homme, par toute violation d’un droit fondamental, évidemment. Mais il existe aussi des voies légales : la Cour pénale internationale et, bien sûr, les tribunaux espagnols lorsque cela concerne des citoyens nationaux », a déclaré Marlaska lors d’une interview accordée à la chaîne TVE.
Il a réaffirmé que les responsabilités pénales concernant les personnes susceptibles d’avoir été victimes seront examinées et traitées par les voies légales nationales et internationales appropriées.
Marlaska a également souligné que l’arraisonnement de navires en eaux internationales relève d’une classification en droit pénal international selon des conventions claires, mais également dans le système juridique national, car « il s’agirait d’une privation de liberté absolument illégale pour les personnes victimes de ces actes ».
Après avoir insisté sur le fait que la priorité est de faire revenir les 28 derniers membres de la flottille en Espagne « sains et saufs », Marlaska a souligné que le gouvernement espagnol « est absolument proactif » dans cette affaire, « en se présentant devant la Cour pénale internationale pour défendre les droits fondamentaux et les libertés publiques des citoyens espagnols et d’autres citoyens ».
« Il y aura le temps de répondre sur le plan juridique. Le gouvernement espagnol l’a déjà affirmé depuis le tout début, comme je l’ai mentionné, en se présentant devant la Cour pénale internationale », a-t-il expliqué.
Marlaska a aussi réaffirmé que leur bureau du procureur général a ouvert des procédures d’enquête.
« Je crois qu’en défendant les droits de l’homme et les libertés fondamentales, personne ne peut dire que nous ne les avons pas défendus dès la première minute », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a annoncé lundi que les 28 Espagnols encore détenus en Israël après avoir participé à la flottille humanitaire mondiale Sumud à destination de Gaza seraient rapatriés plus tard dans la journée, après le retour de 21 autres dimanche.
Le premier groupe, qui a atterri dimanche à l’aéroport Adolfo Suarez Madrid-Barajas, comprenait l’ancienne maire de Barcelone Ada Colau et le conseiller de la Gauche républicaine de Catalogne Jordi Coronas. Plusieurs activistes ont décrit des traitements abusifs durant leur détention en Israël.
Selon l’agence de presse espagnole EFE, ils n’ont pas eu accès à des avocats et n’ont pas pu contacter leurs familles. Ils ont indiqué ne pas avoir reçu d’assistance médicale, certains ayant été privés d’eau potable et de médicaments nécessaires, y compris l’insuline requise par deux détenus diabétiques, qu’ils n’ont reçue que trois jours après leur arrestation.
Selon leurs témoignages, du personnel armé est entré dans les cellules avec des chiens et les a pointés sur leur tête. Ils ont déclaré avoir été privés de sommeil, déplacés entre différentes cellules pour les empêcher de se reposer, et traités « pire que des animaux ».
Les forces navales israéliennes ont attaqué et saisi les navires de la flottille mondiale Sumud à partir de mercredi, arrêtant plus de 470 activistes venus de plus de 50 pays.
La flottille tentait de livrer une aide humanitaire à Gaza et de contester le blocus israélien de l’enclave.
Israël maintient le blocus de Gaza, où vivent près de 2,4 millions de personnes, depuis près de 18 ans.
Depuis octobre 2023, les bombardements israéliens ont tué plus de 67 000 Palestiniens dans l’enclave, dont la majorité sont des femmes et des enfants, rendant la région quasiment inhabitable.
*Traduit de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore
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