Feu d’artifice mortel du 14 juillet 2022 à Cholet : le maire de la ville devant le tribunal
- Le procès du drame survenu lors du feu d’artifice du 14 juillet 2022, qui a coûté la vie à deux personnes, s’ouvre ce lundi 17 novembre à Angers
Istanbul
AA / Istanbul / Seyma Erkul Dayanc
Lors du feu d’artifice organisé pour la fête nationale, le 14 juillet 2022, à Cholet, dans l’ouest de la France, des projectiles ont atterri dans la foule, faisant deux morts et douze blessés. Gabriel et Meggy, frère et sœur âgés de 7 et 24 ans, ont été tués. Antoine Frémondière, gravement brûlé aux jambes, a perdu sa compagne, Meggy, et son petit frère Gabriel.
« C'est au fur et à mesure, au fil des semaines et des mois que je récupérais, et mentalement, c'était de plus en plus dur, parce que je prenais vraiment conscience de la perte. On voulait une vie tranquille, on projetait d'avoir des enfants, on avait déjà tout, on avait déjà acheté une maison », a déclaré Antoine Frémondière à un média local le 10 juillet 2023.
Les conclusions des experts ont révélé que l’association organisatrice et l’entreprise de pyrotechnie avaient laissé des spectateurs s’installer à une cinquantaine de mètres du pas de tir, soit trois fois moins que la distance réglementaire.
Interrogé peu après le drame par un média local, Gilles Bourdouleix, maire de Cholet, avait nié toute responsabilité de la municipalité. Il expliquait : « L’organisateur est Cholet Événement qui est le comité des fêtes. Il saisit la sous-préfecture du projet avec un dossier qui concerne l’artificier. L’ensemble est validé par la sous-préfecture puis envoyé à l’organisateur et à la mairie qui prend les arrêtés nécessaires pour la circulation, par exemple. Nous on est le dernier maillon. Tout repose sur l’organisateur et l’artificier. »
Concernant la distance de sécurité, il précisait : « Chaque fusée a une distance de sécurité, allant de 20 mètres à 150 mètres. Il semble qu’un artificier est venu dire à des personnes qu’elles étaient un peu trop proches, mais il n’y a eu aucun appel aux forces de l’ordre, donc c’est que l’artificier n’a pas considéré qu’il y avait danger. La distance de sécurité dépend de la bombe qui est envoyée. Celles qui avaient les plus longues atteignaient 150 mètres. Mais il y avait aussi d’autres fusées à 20 ou à 30 mètres. Il faut savoir quels sont les éléments qui ont provoqué l’accident pour savoir exactement si cette distance était respectée. »
Dans le cadre de l’enquête, Gilles Bourdouleix a été placé en garde à vue le 19 juin 2023 à Angers et entendu en qualité de maire, responsable de la police administrative sur le territoire de la commune. Deux organisateurs ont également été entendus après la remise d’un rapport d’expertise et d’un complément demandé par la justice. Selon le parquet, les manquements relèvent à la fois de la société organisatrice, du chef artificier et du maire de Cholet.
Le procès, initialement prévu en février 2025, avait été renvoyé pour un supplément d’information concernant un document fourni par la défense montrant que le maire avait délégué ses fonctions de police municipale à son adjoint en 2021. Me Olivier Rolland, avocat du maire, avait plaidé : « Il me paraît opportun, judicieux, qu'ait lieu ce supplément pour faire toute la lumière sur ce que nous avons fourni en matière de demande de relaxe. » Le procureur Éric Bouillard avait appuyé cette demande, estimant que le procès nécessitait « une vérité complète ».
Le procès s’ouvre ce lundi 17 novembre devant le tribunal correctionnel d’Angers et doit se poursuivre jusqu’au 21 novembre. Les prévenus, poursuivis pour homicides et blessures involontaires, encourent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
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