Famine imminente à Gaza : 27 partenaires internationaux exhortent Israël à lever les restrictions à l’aide
- Les signataires demandent un accès humanitaire massif et sûr, et un cessez-le-feu immédiat.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Vingt-sept partenaires internationaux, dont la France, ont publié un communiqué conjoint le 12 août 2025 dénonçant une crise humanitaire « inimaginable » dans la bande de Gaza, où « la famine se déroule sous nos yeux ».
Les ministres et représentants signataires, issus d’Europe, d’Asie-Pacifique et d’organisations de l’Union européenne, alertent sur les nouvelles exigences d’enregistrement imposées aux ONG internationales opérant dans les Territoires palestiniens occupés. Selon eux, ces restrictions pourraient forcer des acteurs humanitaires essentiels à se retirer, aggravant encore la situation.
Le texte appelle le gouvernement israélien à autoriser toutes les livraisons d’aide humanitaire internationale et à lever immédiatement les obstacles empêchant les opérations des ONG et des agences onusiennes. Les signataires demandent la mobilisation de tous les points de passage et itinéraires pour faire entrer massivement vivres, eau potable, carburant, abris, médicaments et matériel médical dans Gaza. Ils insistent sur l’interdiction absolue de l’usage de la force létale sur les sites de distribution et sur la protection des civils, humanitaires et soignants.
Le communiqué salue les efforts des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte pour obtenir un cessez-le-feu et avancer vers la paix. Il réaffirme l’urgence d’un accord permettant à la fois l’arrêt des combats, la libération des otages et l’acheminement de l’aide par voie terrestre « sans entrave ».
Les signataires regroupent les ministres des Affaires étrangères de 23 pays — Australie, Belgique, Canada, Danemark, Estonie, Finlande, France, Grèce, Islande, Irlande, Japon, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Suède, Suisse et Royaume-Uni — ainsi que le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, le vice-président de la Commission européenne et deux commissaires européens chargés respectivement de la Méditerranée et de l’égalité, de la préparation et de la gestion des crises, et l'Administration chypriote grecque du sud de l'île.
Selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 61 000 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début du conflit en octobre 2023, dont la majorité sont des enfants et des femmes, tandis que des centaines de civils ont été abattus dans des zones de distribution d’aide humanitaire ces derniers mois. Ces événements interviennent dans un contexte humanitaire dramatique à Gaza, au moment où retentissent les appels internationaux pour un cessez-le-feu et une intensification du flot d’aide.
Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré le mois dernier que Gaza est confrontée à « une mort et une destruction sans précédent », que « la malnutrition est en forte hausse » alors que le système d'aide est sur le point de s'effondrer.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.