AA / Beyrouth / Raya Chartouni

Le commandement de l’armée libanaise a chargé, jeudi, la police militaire de suivre l’enquête diligentée sur l’explosion du port de Beyrouth, sous la supervision de la justice compétente.

C’est ce qui ressort d’une déclaration faite par le directeur de l’Orientation dans l’armée, le lieutenant-colonel, Ali Kansou, qui animait une conférence de presse tenue au siège du ministère de la Défense dans la capitale Beyrouth.

L’explosion qui a secoué, mardi, le port de Beyrouth, a fait pas moins de 137 morts et quelque 5 mille blessés ainsi que des dizaines de encore portées disparues et près de 300 mille sans abri, selon des chiffres officiels non-encore définitifs.

La déflagration a généré de considérables dégâts matériels, d’une valeur préliminaire oscillant de 10 à 15 milliards de dollars, selon des estimations du gouverneur de Beyrouth, Marwen Abboud.

Kansou a déclaré au cours de la conférence de presse : « Il a été décidé d’intensifier les opérations de recherches des blessés et des disparus, en parcourant la zone de l’explosion ».

Il a ajouté que « La Croix-Rouge libanaise s'emploiera à dénombrer les dépouilles et les restes de corps non identifiés, et il sera demandé aux familles des disparus de se présenter pour effectuer des tests ADN, sous la supervision des forces de sécurité ».

« Il a été également décidé de maintenir la zone atteinte par l’explosion, complètement isolée, afin de pouvoir parachever les opérations de recherches des victimes et des disparus, enlever les décombres, parallèlement à l’accomplissement par la commission d’enquête d’intensifier ses travaux ».

Il a ajouté que « plusieurs pays nous aident dans notre action via des équipes spécialisées ».

Le gouvernement libanais avait annoncé, mercredi, avoir diligenté une enquête, de cinq jours, pour déterminer les circonstances exactes de l’explosion. Cependant, des leaders de partis politiques et d’anciens Chefs de gouvernement ainsi que le Mufti du Liban ont réclamé d’ouvrir une enquête internationale.

Cette explosion approfondit les douleurs d’un pays qui souffre déjà depuis plusieurs mois des retombées d’une crise économique sévère et d’une polarisation politique aiguë dans un paysage où s’interfèrent des protagonistes régionaux et internationaux.