Monde

Evacuation violente des exilés à Paris: MSF porte plainte contre la police française

- "Nous sommes extrêmement choqués par la violence incompréhensible déployée hier par les forces de police à l’encontre des exilés, qui demandaient le droit à un hébergement digne, et de leurs soutiens", a déclaré l'organisation.

Alaattin Doğru, Tuncay Çakmak  | 25.11.2020 - Mıse À Jour : 25.11.2020
Evacuation violente des exilés à Paris: MSF porte plainte contre la police française

Ile-de-France

AA / Paris

"Médecins Sans Frontières" (MSF) a porté plainte contre la police française, lui reprochant d’avoir dégradé le matériel fournit aux réfugiés vivant dans les rues de Paris, lors de l’évacuation musclée d’un camp dans la capitale française.

Dans un communiqué publié sur son site internet, l’organisation a rappelé que ses équipes étaient présentes Place de la République dans la soirée du lundi 23 novembre en soutien aux quelque 450 migrants laissés à la rue suite à l’évacuation du campement de Saint-Denis.

C’est à ce moment-là que les bénévoles de MSF ont été témoins des violences policières contre les réfugiés présents sur la place.

"Une plainte va être déposée à l’encontre du Préfet de Police de Paris, Didier Lallement, pour violences volontaires et atteinte aux biens des associations et des exilés", a fait savoir Médecins Sans Frontières.

L’organisation a également fait part du « choc » vécu quand ses équipes ont constaté la violence des policiers.

"Nous sommes extrêmement choqués par la violence incompréhensible déployée hier par les forces de police à l’encontre des exilés, qui demandaient le droit à un hébergement digne, et de leurs soutiens".

La présidente de la mission France de MSF, Corinne Torre, a dénoncé, sur Twitter, "le manque de volonté politique de discuter pour trouver une solution et sortir ces personnes de la rue, seulement la volonté de nous disperser par la force".

MSF a appelé le ministère français de l’Intérieur à mettre fin aux violences et à proposer des solutions d’hébergement pour les réfugiés en cette période de pandémie et de froid lié à l’hiver.

- Les violences policières en France

Une autre organisation d’aides aux réfugiés, « Utopia 56 », a déclaré de son côté que les violences policières sont fréquentes en France. Les violences de lundi soir ont ainsi été constatées par un grand nombre grâce à la couverture médiatique.

Les tentes d’Utopia 56 aussi ont été confisquées par la police.

Suite à ces violences, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé l’ouverture d’une enquête, alors que le parquet de Paris a indiqué qu’un policier, filmé en train d’agresser des réfugiés, fait l’objet d’une instruction.

Pour rappel, six jours après l’évacuation de leur campement à Saint-Denis (banlieue parisienne), les nombreux demandeurs d’asile et migrants qui n’ont pas été pris en charge par les autorités, ont installé leurs tentes sur la célèbre place de la République pour alerter sur leurs conditions.

Les exilés, ont dû fuir, poussés par des jets de gaz lacrymogène et des coups de matraques, livrés à eux-mêmes, en errance dans les rues de la capitale.

Après une longue marche, ils se sont arrêtés du côté d’Aubervilliers (banlieue parisienne).

* Traduit du turc par Tuncay Çakmak

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.