Eurodéputé : "Ce qui se passe à Gaza est un test pour notre humanité"
- Matjaz Nemec, membre du Parlement européen, appelle à un changement de politique sur la crise de Gaza, "l'un des défis les plus importants depuis la Seconde Guerre mondiale"

Brussels Hoofdstedelijk Gewest
AA / Bruxelles / Selen Valente
Matjaz Nemec, membre du Parlement européen (PE), a souligné, vendredi, l'urgence d'un changement de politique concernant la crise de Gaza.
"C'est l'un des défis les plus importants de notre monde depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce qui se passe à Gaza est en fait un test pour notre humanité", a déclaré Nemec lors d'un entretien avec Anadolu, soulignant la situation désastreuse qui prévaut dans la région.
Faisant le parallèle avec certains conflits passés, Nemec s'est dit convaincu que le terme "génocide" pouvait décrire avec justesse les exactions commises par les forces israéliennes dans la Bande de Gaza.
"Je considère qu'il s'agit d'un génocide. Ce n'est certes pas à moi d'en décider, il y a en effet une cour pour cela, mais si je compare ce qui se passe à Gaza à n'importe quel autre conflit, comme en Ukraine à titre d'exemple, nous pouvons utiliser ce terme pour qualifier les agissements des forces israéliennes à Gaza", a-t-il déclaré.
"La situation à Gaza représente une des épreuves les plus marquantes depuis la Seconde Guerre mondiale", a affirmé Nemec, soulignant la nécessité d'une approche plus humaine de la part des décideurs politiques.
Notant le fossé entre la position des gouvernements de l'UE et les sentiments de la population européenne, Nemec a insisté sur la nécessité de réviser la politique de l'UE, appelant des personnalités telles que Josep Borrell, chef de la politique étrangère, à promouvoir une approche plus humaine.
"L'UE se doit de maintenir cette position", a souligné Nemec, en insistant sur l'importance de maintenir une position de principe, notamment à l'approche de la campagne électorale qui se poursuivra jusqu'au 9 juin.
Il a rappelé que le Parlement européen avait appelé pour la première fois le 29 février à un "cessez-le-feu urgent et durable" à Gaza, alors qu'Israël poursuivait ses attaques, déclarant : "Il s'agit d'un tout petit pas. Ce n'est pas suffisant".
Selon Nemec, les États membres qui souscrivent à l'idée de parvenir à un cessez-le-feu dans les plus brefs délais et d'entamer des négociations sur la base d'une solution à deux États s'efforcent de prendre des initiatives plus concrètes.
"Nous parlons de 30 000 morts. Si cela ne suffit pas, je ne sais pas ce qui serait suffisant pour que l'UE revoie sa politique officielle", a-t-il conclu.
Plus de 31 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et plus de 73 000 autres ont été blessés, depuis le 7 octobre, dans un contexte de destructions massives et de pénuries de produits de première nécessité.
La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus qui prive la population de la plupart des denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments, l’exposant, en particulier les habitants du nord de Gaza, à la famine, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, d'après les Nations unies.
Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Une ordonnance rendue en janvier a enjoint Tel-Aviv de veiller à ce que ses forces ne commettent pas d'actes à caractère génocidaire et de garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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