Etats-Unis: Les enfants migrants séparés de leur famille souffrent de traumatismes
- Selon un rapport officiel, les enfants exprimaient davantage de peur et de stress post-traumatique que ceux qui n'étaient pas séparés de leurs proches.

Washington DC
AA - Washington
Les enfants migrants qui ont été séparés de leurs parents à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, dans le cadre de la politique de séparation des familles de migrants, menée par l'administration Trump, souffrent d'un stress et d'un traumatisme post-traumatiques accrus, selon un rapport du ministère de la Santé publié mercredi.
D’après un compte-rendu du Bureau de l'Inspecteur général du Ministère de la santé et des services sociaux, les enfants séparés de leur famille présentent davantage de peur, de sentiments d'abandon et de stress post-traumatique que les enfants qui ne sont pas séparés.
Les enfants "ont éprouvé des sentiments accrus d'anxiété et d’abandon à la suite de leur séparation inattendue de leurs parents après leur arrivée", dit le rapport établi suite aux observations faites dans 45 établissements publics où plusieurs enfants immigrés sont détenus.
Il s'agit de la première étude à révéler les impacts de la politique controversée de la "tolérance zéro", menée par l'administration Trump pour lutter contre l’immigration clandestine, sur la santé mentale des enfants migrants séparés de leur famille.
Les enfants qui pensent avoir été abandonnés par leurs parents étaient en colère et confus. "D'autres enfants ont exprimé des sentiments de peur ou de culpabilité et se sont inquiétés pour le bien-être de leurs parents", souligne le rapport.
Des déclarations telles que "ma poitrine me fait mal", "chaque battement de cœur me fait mal" ou "je ne peux pas sentir mon cœur" ont été recueillies auprès des enfants migrants.
D’après un directeur médical les symptômes physiques que ressentent les enfants séparés sont des manifestations de leur douleur psychologique.
Le rapport s'appuie sur des discussions avec une centaine de cliniciens en santé mentale qui ont eu des interactions régulières avec des enfants et des coordonnateurs médicaux dans 45 centres d’accueil pour mineurs migrants durant l’été 2018.
Ces installations sont exploitées par l'Office for Refugee Resettlement (ORR), un service du département de la Santé et des Services sociaux (Health and Human Services).