AA / Oviedo / Alyssa McMurtry

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, a déclaré, vendredi, qu'il existe un risque clair et croissant que le conflit israélo-palestinien se propage à l'ensemble du Moyen-Orient, ce qui constituerait, selon ses dires, "une véritable catastrophe".

Albares a expliqué avoir fait pression sur ses homologues pour qu'un cessez-le-feu immédiat soit instauré et qu'une conférence de paix permette la création d'un État palestinien, ce qui, selon lui, est nécessaire pour assurer la stabilité de la région.

"L'espoir du peuple palestinien pour l'État de Palestine est intimement lié à la sécurité d'Israël et à la stabilité du Moyen-Orient", a-t-il déclaré au radiodiffuseur RNE.

Le Chef de la diplomatie espagnole a ajouté que "l'ensemble de la communauté internationale" savait à quoi ressemblerait un État palestinien viable, et qu'il s'agissait donc moins de négocier que de concrétiser l'État sur le terrain.

Selon lui, un État palestinien viable se compose de Gaza et de la Cisjordanie sous l'égide d'une seule autorité palestinienne, reliées par un corridor, et dont la capitale serait Jérusalem-Est. Gaza devrait également pouvoir accéder à la mer et disposer d'un port.

Jose Manuel Albares a affirmé qu'Israël devra coopérer et mettre fin à sa politique de "colonisation agressive" en Cisjordanie, ajoutant qu'il y avait encore de l'espoir.

"La communauté internationale s’est trop rapidement résignée à l'idée que la guerre au Moyen-Orient était inévitable", a-t-il poursuivi, soulignant : "Je ne me résoudrai jamais à croire que le Moyen-Orient doit être synonyme de guerre, de réfugiés et de morts de civils. Je n'abandonnerai jamais l'idée que le peuple palestinien aura un État où il pourra vivre en paix et en sécurité aux côtés de son voisin israélien".

Albares a ajouté que l'UE organisera, lundi, une réunion "très importante" des ministres des affaires étrangères avec les pays arabes et Israël.

Il a précisé que l'Espagne y plaiderait pour la paix et pour que l'UE parle d'une seule voix.

Récemment reconduit à la tête de l'exécutif espagnol (novembre 2023), le Premier ministre Pedro Sanchez s'est engagé à tenter de convaincre les membres de l'UE et les autres pays européens de reconnaître un État palestinien indépendant. Il a toutefois précisé que s'ils ne se laissaient pas convaincre, l'Espagne le ferait unilatéralement au cours de son mandat, d'une durée maximale de quatre ans.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj