Monde

Espagne : ouverture d'une enquête suite à une agression policière contre des hommes noirs non armés

- La présidente du parti Podemos a qualifié l'attaque de "brutalité policière à connotation raciste"

Alyssa Mcmurtry  | 01.04.2024 - Mıse À Jour : 04.04.2024
Espagne : ouverture d'une enquête suite à une agression policière contre des hommes noirs non armés

Spain

AA / Oviedo, Espagne / Alyssa McMurtry

Le ministère espagnol de l'Intérieur a annoncé, lundi, l'ouverture d'une enquête concernant la violente attaque menée par la police contre des hommes noirs apparemment non armés, à Madrid.

La scène de violence policière, qui a été filmée dans le quartier multiculturel de Lavapies, a été dénoncée par des hommes politiques de gauche et des groupes antiracistes en Espagne.

La vidéo montre d'abord un homme complètement immobilisé par un policier dans la rue. Un deuxième policier intervient ensuite pour frapper l'homme immobilisé à l'aide d'une matraque.

À ce moment-là, un deuxième homme noir se tenant à proximité semble demander au policier de se calmer et d'arrêter de frapper l'homme qui est déjà plaqué au sol.

Le policier s'en prend alors au deuxième homme noir, le poussant avec force, lui donnant des coups de poing à la gorge et essayant de l'étrangler. L'homme parvient à échapper à l'emprise de l'agent et s'enfuit hors du champ de la caméra, poursuivi par la police.

La vidéo montre ensuite le premier homme noir encore plaqué au sol par le policier, qui semble parfois l'étrangler.

Les deux migrants ont finalement été arrêtés.

La vidéo qui ne dure que 70 secondes, est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux et a suscité une levée de boucliers, dénonçant le comportement répréhensible de la police.

L'annonce de l'ouverture d'une enquête n'a pas empêché Ione Belarra, présidente du parti de gauche Podemos, de réclamer la démission du ministre espagnol de l'intérieur, car "pendant toutes ces années, il n'a pas levé le petit doigt pour mettre fin aux brutalités policières à connotation raciste, comme nous l'avons vu la semaine dernière à Lavapies".

Dimanche, quelque 350 militants et habitants sont descendus dans la rue pour réclamer la fin des violences policières et dénoncer le "racisme institutionnel" et le "harcèlement policier" à l'encontre des migrants noirs à Lavapies.

Serigne Mbaye, membre de Podemos, a déclaré au quotidien espagnol El Pais que les hommes apparaissant dans la vidéo entendaient bien porter plainte contre les auteurs des violences et réclamer les images complètes des faits, telles qu'elles ont été filmées par les caméras de vidéosurveillance installées dans les rues.

Mbaye a ajouté qu'ils participaient tous deux à la distribution de nourriture aux jeunes du quartier et a insisté sur le fait qu'ils ont été victimes de cette violence alors qu'ils vaquaient à leurs occupations.

"Cette affaire ne restera pas sans suite... grâce à un voisin qui a pu enregistrer les faits, la brutalité policière si fréquente dans ce quartier est enfin visible", a déclaré Mbaye dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

De son côté, Jose Luis Martinez-Almeida, le maire conservateur de Madrid, a déclaré aux journalistes locaux qu'il continuait à avoir confiance en la police.

"Jusqu'à preuve du contraire, j'ai une confiance totale dans les forces de sécurité. Nous devrons donc attendre les conclusions de cette enquête. Nous déciderons alors, le cas échéant, des conséquences qui pourraient en découler", a-t-il déclaré.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.