AA / Ankara / Baris Gundogan

Le président de la République de Türkiye, Recep Tayyip Erdogan, a averti que les États-Unis faisaient un "mauvais calcul" dans la région, rejetant le plan "inacceptable" pour Gaza récemment proposé par le président Donald Trump.

"Malheureusement, les États-Unis font un mauvais calcul dans notre région. Il ne faut pas adopter une approche qui ne tient pas compte de l'histoire, des valeurs et de l'héritage de cette géographie", a déclaré Erdogan, vendredi, aux journalistes lors de son vol de retour de la capitale pakistanaise Islamabad, où il a conclu une tournée dans trois pays d'Asie.

Soulignant les failles de la stratégie de Washington au Moyen-Orient, il a fermement condamné tout déplacement forcé de Palestiniens - une référence à la proposition du président américain Donald Trump pour l'avenir de la bande de Gaza.

"Il est absolument inacceptable d'approuver ce déplacement forcé. Ce serait une pure atrocité", a déclaré le Chef de l'État turc.

Pour Erdogan, adopter une stratégie en se basant "sur les mensonges des sionistes" n'apportera rien d'autre que de saigner les plaies existentes.

Et d'ajouter : "Gaza est une blessure en nous. Nous travaillons dur pour la soulager et la refermer. Malheureusement, le monde islamique n'a toujours pas pris de mesure collective".

Concernant les discussions à venir entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine sur une éventuelle fin de la guerre en Ukraine, Erdogan a déclaré qu'il espérait que la réunion ouvrirait la voie à un "résultat positif".

"Si un résultat positif peut être obtenu à l'issue de cette réunion, comme nous l'espérons de bonne foi, alors le monde fera un pas en avant très différent", a-t-il estimé.

En ce qui concerne la Syrie, il a réitéré la position de la Türkiye contre l'existence de groupes terroristes dans le pays, soulignant que son territoire doit être entièrement sous le contrôle du gouvernement de Damas.

"Les mesures et le calendrier de la Syrie contre les organisations terroristes sont clairs. Nous avons échangé des informations (avec le président syrien Ahmad al-Charaa) sur les mesures à prendre contre les organisations terroristes", a-t-il dit.

"Pour garantir l'unité et la stabilité en Syrie, il est essentiel que l'administration (syrienne) contrôle l'ensemble du pays", a-t-il souligné.

Le président turc en a profité pour rappeler la détermination de son pays à mettre fin à toute menace terroriste depuis le nord de la Syrie.

"Nous n'avons pas permis et ne permettrons pas aux organisations terroristes qui représentent une menace pour notre pays de s'installer dans le nord de la Syrie", a-t-il indiqué.

Et de poursuivre: "Lorsque nous prendrons des mesures contre les organisations terroristes, nous ne permettrons à personne de nous retarder ou d'essayer de gagner du temps".

Pour conclure, Erdogan a annoncé de nouveaux plans d'investissement chinois dans le secteur automobile de la Türkiye.

"Nous avons conclu un accord avec une entreprise chinoise. Il y a des discussions pour établir une usine à Manisa (province de l'ouest de la Türkiye). Une autre marque chinoise envisage également de créer une usine dans la province de Samsun (nord du pays)."

* Traduit du turc par Tuncay Çakmak