En raison de la crise avec l'Algérie, l'Espagne perd 630 millions d'euros
- Les conséquences de la décision algérienne de suspendre les opérations commerciales avec l'Espagne commencent à se faire sentir du côté de la péninsule ibérique.
Algeria
AA / Alger / Aksil Ouali
Les exportations espagnoles vers l'Algérie ont sensiblement baissé depuis la décision des autorités algériennes, le 8 juin 2022, de suspendre le traité d'amitié et toutes les opérations commerciales entre les deux pays, à l'exception des approvisionnements en gaz.
Selon les données publiées par le ministère espagnol du Commerce sur son site internet, les pertes sont estimées à 630 millions d'euros, rien que pour la période allant de juin à octobre 2022.
Selon la même source, en 2021, l’Espagne a facturé entre juin et octobre 784,9 millions d'euros à l’Algérie. Mais durant l'année dernière, à la même période, le chiffre est tombé à 155 millions d'euros.
De ce fait, l’Espagne a perdu 629,9 millions d'euros sur le marché des exportations vers l’Algérie.
Selon des médias espagnols, "les pertes pour le commerce extérieur espagnol avoisinent même un milliard d'euros, à la fin de l'exercice écoulé" .
Pour rappel, les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne connaissent, depuis le début de cette crise diplomatique, un déséquilibre sans précédent. Ce dernier est la conséquence de la stagnation des échanges de marchandises entre les deux pays et l’écoulement continu des produits des hydrocarbures de l’Algérie vers l’Espagne.
Selon les données du secrétariat d’État espagnol au commerce extérieur, publié en octobre dernier, les exportations algériennes vers son pays ont atteint un total de 5,227 milliard d’euros au cour des 8 premiers mois de l'année 2022.
Les deux pays entretenaient de bonnes relations commerciales et diplomatiques jusqu’en mars dernier, lorsque le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez a apporté son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara Occidental. La tension est montée d’un cran, le 8 juin dernier, après que la Présidence algérienne ait décidé "de suspendre immédiatement le traité d’amitié liant les deux pays".
Les autorités algériennes avaient justifié cette décision par le fait que leurs homologues espagnoles "menaient une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administratrice du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne".
Pour tenter de mettre fin à l’hémorragie commerciale, Madrid avait fait profil bas et le Premier ministre Pedro Sánchez déclarait, il y a quelques mois, qu’il "adorerait visiter Alger".
Tout récemment encore, l’exécutif espagnol assure qu'il "tend toujours la main" à l’Algérie. Mais cette main n'est toujours pas saisie du côté d'Alger.
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