Emmanuel Macron appelle à un sursaut collectif face à la tragédie à l’est de la RDC lors du Forum de Paris sur la Paix
- Lors de la deuxième journée du Forum de Paris sur la Paix, consacré au soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs
 
                Istanbul
AA/Istanbul/Sanaa Amir
Le président français Emmanuel Macron a appelé, jeudi à Paris, à un « sursaut collectif » face à la tragédie qui se déroule à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), exhortant la communauté internationale à agir pour mettre fin à la crise humanitaire qui ravage la région.
Intervenant lors de la deuxième journée du Forum de Paris sur la Paix, consacré au soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs, le chef de l’État a souligné que « nous ne pouvons pas demeurer des spectateurs silencieux de la tragédie qui se joue à l’est de la République démocratique du Congo », appelant à une mobilisation accrue des partenaires africains et internationaux.
Le chef de l’État français a tenu à « saluer l’effort depuis le début fait par les organisations régionales, par l’Union africaine, les médiations ouvertes par le Kenya, puis par l’Angola », évoquant aussi « l’engagement maintenant du Togo » et celui « des États-Unis d’Amérique, avec l’étape importante obtenue en juin dernier ».
Macron a souligné que la conférence humanitaire organisée à Paris s’inscrivait « en synergie complète, en transparence et en sympathie » avec ces initiatives, rappelant que « le Kivu principalement, mais aussi l’Itouri et d’autres territoires portent aujourd’hui les stigmates d’un conflit ancien ».
Décrivant la gravité de la situation, il a déclaré : « 1 million de nouveaux déplacés depuis le début de l’année, parmi 6 millions d’êtres déjà déracinés… une femme violée toutes les 4 minutes et un enfant toutes les 30 minutes. » Ces chiffres, a-t-il ajouté, « ne sont pas des statistiques, ce sont les déchirures d’une humanité blessée ».
Le président français a salué « le courage et la résilience des peuples des Grands Lacs » et affirmé que « c’est cette force morale qui nous oblige, leur dignité même qui nous commande d’agir ». Il a précisé que « la crise à l’est de la République démocratique du Congo ne saurait être enterrée dans la grande fosse commune des tragédies d’un monde saturé de souffrances ».
Macron a insisté sur la nécessité d’« un sursaut collectif », estimant que « la guerre à l’est du Congo interroge notre conscience, non pas là-bas et loin, mais ici et maintenant ». Il a ajouté que « la paix ne peut se construire que dans le dialogue, dans la volonté, dans le courage ».
Annonçant les résultats de la conférence, le président a indiqué : « Nous avons franchi une étape et je suis fier d’annoncer que vous avez collectivement mobilisé plus de 1,5 milliard d’euros d’assistance pour les populations les plus vulnérables. » Ces fonds, a-t-il précisé, permettront de fournir « des médicaments, de l’alimentation » et de redonner aux populations « la capacité de rebâtir leur quotidien ».
Macron a aussi salué « le courage des humanitaires » dont « 13 d’entre eux ont été tués depuis janvier », ajoutant : « Nous devons protéger ces femmes et ces hommes comme on protège un trésor d’humanité. »
Parmi les mesures concrètes annoncées, il a déclaré : « Nous avons acté la réouverture de l’aéroport de Goma pour des vols humanitaires de jour », dans le respect de la souveraineté congolaise, ainsi que la création de « corridors humanitaires ».
Le président français a réaffirmé que « la France restera engagée aux côtés des États de la région », soutenant « les efforts diplomatiques pour une solution politique durable », « la lutte contre les forces négatives et les discours de haine », et « le travail d’enquête indépendant sur les violations des droits humains ».
Concluant son discours, Emmanuel Macron a rappelé les mots de Patrice Lumumba : « A mes enfants que je laisse et que peut-être je ne reverrai plus, je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau. » Et d’ajouter : « Vous avez tous ensemble dit ce soir que nous chercherons à être fidèles à cet idéal, fidèles à cette espérance et déterminés à faire advenir un avenir pacifié et prospère pour les peuples des Grands Lacs. »
 
             
 
             
                                     
                                     
                                     
                                     
                                    