Effondrement du cours du pétrole : l’Irak craint de sérieux problèmes financiers (ministre)
Le gouvernement s’engage à verser les salaires des fonctionnaires, et il trouvera des moyens alternatifs pour le faire, affirme cependant le ministre irakien des Finances.

Baghdad
AA / Bagdad / Ali Jawad
Le ministre irakien des Finances, Hoshyar Zebari, a dit craindre de sérieux problèmes financiers en 2016 à cause de l’effondrement du cours du baril de pétrole sur les marchés mondiaux.
«Les prévisions indiquent que les prix du baril de pétrole vont continuer de chuter pour une longue période. Cette année sera rude pour l’Irak avec l’effondrement des cours», a déclaré Zebari au cours d’une conférence de presse à Bagdad.
Le gouvernement s’engage à verser les salaires des fonctionnaires, et il trouvera des moyens alternatifs pour le faire, a-t-il affirmé.
Les cours du baril de pétrole ont chuté de 75% depuis la moitié de l’année 2014, passant de 120 dollars le baril à moins de 28 dollars ce jeudi. En cause, l’engorgement des marchés mondiaux par une offre surabondante, et le ralentissement des économies russe et chinoise.
Le ministre irakien du pétrole, Adel Abd al-Mahdi, a annoncé, mercredi, que son pays détient un stock de plus de 130 milliards de barils et restera «le dernier producteur de pétrole» eu égard à son important stock.
Et Zebari d’ajouter: «L’Irak a obtenu, fin 2015, un prêt du FMI de 1.2 milliard de dollars, sans conditions préalables. Le gouvernement a alloué 200 millions de dollars [du prêt] à la maintenance du barrage de Mossoul, 300 millions de dollars à la réhabilitation de la compagnie du gaz de Bassora et 700 millions de dollars au renforcement du budget de l’Etat».
Il a expliqué, dans ce sens, que les dépenses publiques ont augmenté l’an dernier à cause de la hausse des coûts militaires engendrés par la guerre.
Le rapporteur de la commission des finances du Parlement irakien, Ahmed Hajji Rachid, a indiqué, lundi, que les réserves de richesse du pays sont de 65 milliards de dollars, dont 89.9 tonnes d’or. Les réserves baissent dramatiquement d’année en année à cause de l’effondrement des prix du pétrole, s’est-il alarmé.
Depuis 2015, l’Irak tente de combler son déficit budgétaire en contractant des prêts de la banque Mondiale de l’ordre de 1.9 milliard de dollars, mais les dépenses ont sensiblement augmenté à la fin de l’année en raison de l’élargissement des zones de combat face à l’organisation terroriste Daech.
L’Irak produit environ 3.8 millions de barils de pétrole par jour, et exporte plus de 2.5 barils par jour via les ports de Bassora (sud) et Ceyhan (Turquie).