Diplomatie : Dix autres pays s’apprêtent à reconnaître l’État de Palestine
- Avec les annonces attendues de ces dix pays lors de l’Assemblée générale de l’ONU, le nombre de pays reconnaissant la Palestine pourrait atteindre 157

Istanbul
AA / Istanbul / Muhammet Tarhan
La France, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, la Belgique, le Luxembourg, Malte, le Portugal, Andorre et Saint-Marin se préparent à annoncer qu’ils reconnaissent l’État de Palestine lors de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Lundi, les dirigeants se réuniront à New York pour cette 80ᵉ Assemblée générale, à l’occasion d’une conférence internationale sur la résolution pacifique du conflit israélo-palestinien et la mise en œuvre de la solution à deux États. Lors de cette conférence, de nombreux pays devraient annoncer leur décision de reconnaître la Palestine comme État.
Alors que les attaques aériennes et terrestres d’Israël sur Gaza se poursuivent, le nombre de pays condamnant ces actions et affichant leur volonté de reconnaître la Palestine comme État est en constante augmentation.
Le correspondant d'Anadolu a compilé les décisions et déclarations de l’Australie, du Canada, ainsi que de la France, du Royaume-Uni, de la Belgique, du Luxembourg, de Malte, du Portugal, d’Andorre et de Saint-Marin concernant la reconnaissance de l’État de Palestine.
Le gouvernement fédéral belge avait annoncé en début de mois, à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire consacré aux sanctions contre Israël et à la reconnaissance de la Palestine, qu’il prendrait une décision en ce sens.
Dans le communiqué transmis à Anadolu par rapport à cette décision, le gouvernement belge souligne la tragédie humanitaire à Gaza et les actions contraires au droit international d’Israël, ajoutant : « Dans le cadre de la semaine de l’Assemblée générale des Nations Unies, et à l’initiative conjointe de la France et de l’Arabie saoudite, la Belgique souhaite s’ajouter aux pays annonçant la reconnaissance de l’État de Palestine, comme indiqué dans la résolution votée à la Chambre des représentants, envoyant ainsi un message politique et diplomatique fort. »
Le ministre belge des Affaires étrangères et vice-Premier ministre, Maxime Prévot, a déclaré à Anadolu que son gouvernement souhaitait, par cette décision, envoyer un message fort à Israël, qualifiant ce qui se passe à Gaza de « génocide manifeste ».
Le président français Emmanuel Macron a, lors d’un entretien téléphonique le 19 septembre avec le président palestinien Mahmoud Abbas, indiqué que la France avait l’intention de reconnaître l’État de Palestine le 22 septembre.
Macron a précisé que cette démarche s’inscrivait dans le cadre d’un plan de paix, ajoutant : « J’ai réitéré nos demandes à l’administration palestinienne ». Il a également assuré que la France continuerait d’accompagner les autorités palestiniennes dans cette voie et veillerait à ce que les engagements pris pour la sécurité et la stabilité de la région soient respectés.
- Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie annoncent leur intention de reconnaître l’État de Palestine
Selon la presse britannique, le Premier ministre britannique Keir Starmer devrait annoncer cet après-midi qu’il reconnaît l’État de Palestine.
En juillet, Starmer avait déjà indiqué que, si Israël ne respectait pas certaines conditions et n’acceptait pas le cessez-le-feu à Gaza, le Royaume-Uni reconnaîtrait la Palestine en septembre.
Le Premier ministre canadien Mark Carney avait, lui aussi en juillet, condamné les actions d’Israël à Gaza et indiqué que le Canada reconnaîtrait la Palestine comme État lors de l’Assemblée générale de l’ONU.
Dans un communiqué écrit du Bureau du Premier ministre, publié le 16 septembre, Carney a réitéré cette intention, précisant que la reconnaissance serait conditionnée à la tenue en 2026 d’élections générales sans participation du Hamas, à la mise en œuvre des réformes nécessaires et à la démilitarisation de la Palestine.
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a annoncé, à l’issue d’un conseil des ministres en août, que son pays avait pris la décision de reconnaître l’État de Palestine.
Albanese a précisé que cette démarche serait officialisée lors de l’Assemblée générale de l’ONU, ajoutant : « La solution à deux États est l’espoir de l’humanité pour briser le cercle de la violence au Moyen-Orient et mettre fin au conflit, à la souffrance et à la faim à Gaza. »
- Le Portugal et d’autres pays européens se préparent également à reconnaître la Palestine
Le Premier ministre luxembourgeois Luc Frieden et le ministre des Affaires étrangères Xavier Bettel ont annoncé au Parlement leur intention de reconnaître l’État de Palestine. Les responsables ont souligné que cette démarche repose sur le principe de la solution à deux États et qu’ils agiront en coordination avec la communauté internationale.
Le secrétaire permanent du ministère des Affaires étrangères de Malte, Christopher Cutajar, avait annoncé en juillet lors de l’Assemblée générale de l’ONU que son pays reconnaîtrait officiellement la Palestine lors des sessions de septembre. Cutajar a précisé que Malte soutient la solution à deux États pour parvenir à la paix, et que la reconnaissance de la Palestine constituait un pas important dans ce sens.
Le gouvernement portugais a également indiqué en juillet avoir lancé le processus de reconnaissance de la Palestine. Le ministre portugais des Affaires étrangères, Paulo Rangel, a déclaré : « Jusqu’à présent, rien n’a entravé notre démarche de reconnaissance de l’État de Palestine. Le processus se poursuit. »
Parmi les 15 pays signataires de la « Déclaration de New York », qui qualifie la reconnaissance de l’État de Palestine de « pas fondamental » pour la mise en œuvre de la solution à deux États, figure Andorre. Dans une déclaration commune, ces pays ont appelé : « Les États qui ont déjà reconnu l’État de Palestine ou exprimé leur intention de le faire invitent tous les États qui n’ont pas encore franchi ce pas à se joindre à l’initiative. »
Le Parlement de Saint-Marin a, quant à lui, adopté le 15 mai une recommandation invitant le gouvernement à reconnaître la Palestine d'ici à la fin de l’année, décision approuvée à l’unanimité.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a salué ces annonces et a appelé les autres pays à suivre le même chemin.
La Turquie continue, sur les plateformes internationales, à insister sur la nécessité de reconnaître la Palestine comme État et à réitérer fermement ses appels dans ce sens.
- Israël brandit la menace d’annexer la Cisjordanie pour s’opposer à la reconnaissance de la Palestine comme État
Le gouvernement israélien, qui a saisi des terres palestiniennes en Cisjordanie et intensifié sa violence dans la région depuis le 7 octobre, répète qu’il pourrait répondre par une annexion de la Cisjordanie pour dissuader les pays de reconnaître la Palestine comme État.
L’administration américaine ne s’oppose pas ouvertement au plan du Premier ministre israélien d’annexer la Cisjordanie. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a indiqué avoir « averti » les gouvernements européens et autres pays que toute démarche de reconnaissance pourrait entraîner une réaction sévère du gouvernement Netanyahu.
Ces déclarations montrent que les États-Unis ne comptent pas prendre de mesures directes pour empêcher une éventuelle annexion de la Cisjordanie par Israël.
Marco Rubio a estimé que la reconnaissance de l’État de Palestine par des pays européens risquait de « compliquer l’atteinte d’un accord de paix à Gaza », ajoutant : « Nous avons également averti que cela pourrait pousser Israël à réagir. »
Depuis la déclaration d’indépendance de la Palestine le 15 novembre 1988, 147 des 193 membres de l’ONU ont reconnu l’État palestinien.
Avec les annonces attendues de ces dix pays lors de l’Assemblée générale de l’ONU, le nombre de pays reconnaissant la Palestine pourrait atteindre 157.
*Traduit du turc par Ben Amed Azize Zougmore
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