Monde

Deux étrangers inculpés pour trafic de technologies militaires américaines vers la Chine et harcèlement d’un dissident

- Ils sont inculpés pour violation des lois sur l’exportation d’armes, contrebande et harcèlement et risquent jusqu’à 40 ans de prison.

Darren Lyn  | 31.05.2025 - Mıse À Jour : 31.05.2025
Deux étrangers inculpés pour trafic de technologies militaires américaines vers la Chine et harcèlement d’un dissident

Washington DC

AA / Washington / Darren Lyn

Deux ressortissants étrangers ont été inculpés vendredi par des grands jurys fédéraux en Californie et dans le Wisconsin pour avoir tenté de faire passer clandestinement des technologies militaires américaines vers la Chine et pour avoir tenté de réduire au silence un dissident américain.

Cui Guanghai, 43 ans, ressortissant chinois, et John Miller, 63 ans, citoyen britannique et résident permanent aux États-Unis, sont accusés de harcèlement interétatique, de complot, de contrebande et de violation de la Loi sur le contrôle des exportations d’armement.

« Les accusés ont pris pour cible un résident américain pour avoir exercé son droit constitutionnel à la liberté d’expression et ont conspiré pour faire passer des technologies militaires sensibles au régime chinois », a déclaré le procureur adjoint Todd Blanche dans un communiqué.

« Il s'agit d'une attaque flagrante contre notre sécurité nationale et nos valeurs démocratiques », a-t-il ajouté. « Le ministère de la Justice ne tolérera aucune répression étrangère sur le sol américain, ni ne permettra à des nations hostiles d'infiltrer ou d'exploiter nos systèmes de défense. Nous agirons de manière décisive pour démanteler ces menaces, où qu’elles se présentent. »

Selon les documents judiciaires de l’affaire californienne, dès octobre 2023, Cui et Miller ont recruté deux individus résidant aux États-Unis pour empêcher un dissident de Pékin de manifester contre le président chinois Xi Jinping lors du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en novembre 2023.

Ce dissident s’était déjà exprimé publiquement contre les politiques et les actions du gouvernement de la République populaire de Chine (RPC) et de Xi.

« Les accusés auraient comploté pour harceler et interférer avec une personne qui critiquait les actions de la République populaire de Chine tout en exerçant ses droits à la liberté d’expression protégés par la Constitution des États-Unis », a déclaré Dan Bongino, directeur adjoint du FBI. « Ces mêmes individus sont également accusés d’avoir tenté d’obtenir et d’exporter illégalement vers la Chine des technologies militaires sensibles des États-Unis. »

Cui et Miller ignoraient que les deux personnes recrutées travaillaient en réalité avec le FBI, qui a documenté tous leurs actes : surveillance du dissident à travers plusieurs États, pose d’un traceur sur sa voiture, crevaison volontaire de ses pneus, et destruction de deux statues créées par la victime représentant Xi et son épouse.

Selon les documents du dossier du Wisconsin, dès novembre 2023, Miller et Cui ont également sollicité l’acquisition d’équipements de défense américains – notamment des missiles, des radars de défense aérienne, des drones et des dispositifs cryptographiques avec clés d’activation pour les exporter illégalement vers la Chine.

Ils ont versé environ 10 000 dollars comme acompte pour cet équipement, à deux autres agents infiltrés du FBI.

S’ils sont reconnus coupables, Cui et Miller risquent chacun jusqu’à 40 ans de prison: 5 ans pour complot, 5 ans pour harcèlement interétatique, 20 ans pour violation de la loi sur le contrôle des exportations d’armement, et 10 ans pour contrebande.

Les autorités américaines coordonnent actuellement avec la Serbie l’extradition des deux accusés, actuellement détenus sur son territoire.

* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.