AA / Istanbul/ Jomaa Younis

Les Brigades Al-Qassam, branche armée du mouvement de résistance Hamas, ont publié, lundi, une vidéo dans laquelle deux captifs israéliens affirment que la reprise du génocide israélien dans la Bande de Gaza les conduira à leur mort.

Dans la vidéo, les captifs parlent de leurs conditions psychologiques, sanitaires et sécuritaires et appellent leurs codétenus, qui ont été libérés dans le cadre de l'échange, à prendre des mesures et à parler de leurs souffrances.

L'un des prisonniers, portant le numéro « 21 », a déclaré avoir « vu la mort » en face après la reprise du génocide israélien dans la Bande de Gaza.

« Ces attaques nous mèneront tous à notre perte », a-t-il affirmé, ajoutant : « C'est nous qui avons demandé et supplié (nos ravisseurs) de faire entendre nos voix ».

Il a également indiqué qu'ils souffraient d'un manque de nourriture, d'eau et de médicaments en raison de la fermeture des points de passage par Israël depuis le début du mois de mars.

Et de poursuivre : « Avec le début de l'accord et l'ouverture des points de passage, les combattants du Hamas se sont occupés de nous. Notre situation s'est améliorée et nous avons pu nous sentir mieux. Nous avons été épargnés par la faim et nous avons pu respirer de l'air frais. Mais nous avons subi un coup dur le 18 de ce mois après la reprise de la guerre contre Gaza. »

Tel-Aviv estime qu'il y a 59 captifs israéliens détenus dans la Bande de Gaza, dont 24 seraient encore en vie.

Plus de 9 500 Palestiniens croupissent dans les geôles israéliennes, victimes de tortures, de privations de nourriture et de négligence médicale, dont beaucoup sont morts, selon les médias et les organisations de défense des droits de l'homme palestiniennes et israéliennes.

**Voix muselées

Pour sa part, l'autre prisonnier apparaissant dans la vidéo, portant le numéro « 22 », a appelé ses compagnons d'infortune libérés dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu du 19 janvier à agir et à parler de leurs souffrances en captivité.

Critiquant le musellement des voix par le gouvernement israélien, il a déclaré : « Laissez-les parler, laissez la vérité sortir. Que le gouvernement cesse de les museler. Assez, assez, assez. Les prisonniers libérés qui étaient avec nous doivent se manifester pour parler et expliquer notre situation ».

La première phase de l'accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers entre le Hamas et Israël, entré en vigueur le 19 janvier 2025, a pris fin le 1er mars 2025. Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a renoncé au lancement de la deuxième phase.

Netanyahu, qui est poursuivi par la justice internationale, voulait libérer davantage de captifs israéliens de Gaza sans remplir les obligations de la deuxième phase, notamment mettre fin à la guerre génocidaire et se retirer complètement de l'enclave. Le Hamas, quant à lui, a insisté pour que la deuxième phase soit lancée.

Le prisonnier portant le numéro 22 a ajouté : « J'espérais être libéré dans les semaines à venir pour retrouver ma femme, mon fils et ma famille ».

Depuis la reprise de sa guerre génocidaire le 18 mars, Israël a tué 730 Palestiniens et en a blessé 1 367 autres, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé.

Cette escalade, qui, selon Tel-Aviv, se déroule en totale coordination avec Washington, représente la plus grave violation de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, dont Israël se refuse à mettre en œuvre la deuxième phase après l'expiration de la première au début du mois de mars.

Malgré l'engagement du Hamas à respecter les termes de l'accord, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a refusé de lancer la deuxième phase, cédant aux pressions des extrémistes au sein de son gouvernement.

Avec le soutien total des États-Unis, Israël commet un génocide à Gaza depuis le 7 octobre 2023, faisant plus de 163 000 victimes palestiniennes (morts et blessés), pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 14 000 disparus.

*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj