Des militaires français rejoignent la mission de surveillance du cessez-le-feu à Gaza
- Paris s’associe à l’initiative américaine depuis un centre de coordination en Israël, à distance de l’enclave palestinienne.
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Trois militaires français participent depuis peu à la mission internationale de surveillance du cessez-le-feu à Gaza, dirigée par les États-Unis depuis Israël, a appris Franceinfo de sources diplomatiques et militaires.
La chaîne d'information publique rapporte ce vendredi que ces militaires français – dont au moins un colonel – sont déployés au Centre de coordination militaro-civile (CMCC), installé dans la ville de Kiryat Gat, à une trentaine de kilomètres de la bande de Gaza. Ils y rejoignent quelque 200 soldats américains, ainsi que des personnels britanniques et canadiens, au sein de cette structure qui ne fonctionne que depuis une semaine.
Ce Centre, piloté par les États-Unis, a pour rôle d’organiser la surveillance du cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Gaza, dans un contexte encore instable. Les militaires français ne sont pour l’heure affectés à aucun des cinq groupes de travail opérationnels, mais leur arrivée marque une volonté d’alignement stratégique sur l’initiative américaine, selon plusieurs sources diplomatiques européennes.
La présence française répond à un double objectif : participer à l’effort de coordination internationale pour stabiliser la région et préparer une éventuelle implication dans la future force de stabilisation, attendue dans Gaza. Mais selon une source diplomatique citée par Franceinfo, la France pose deux conditions strictes à son engagement : qu’il s’inscrive dans un mandat clair des Nations unies, et sans troupes françaises déployées au sol dans l’enclave.
D’après un document confidentiel consulté par le correspondant de Radio France à Jérusalem, le QG de la force de stabilisation pourrait être installé à Rafah, au sud de la bande de Gaza, d’ici deux à trois semaines. Ce texte, qui contient 11 directives opérationnelles, évoque également un corridor humanitaire renforcé via la Jordanie, avec la mise en place de systèmes de contrôle pour les biens et les personnes, installés par les Américains.
La participation française, bien que discrète, s’inscrit dans une stratégie plus large : le Président français Emmanuel Macron avait exprimé ces derniers jours le souhait que la France soit « impliquée » dans la phase humanitaire et sécuritaire post-conflit, tout en rappelant son attachement à un cadre multilatéral piloté par l’ONU.
Pour rappel, ce cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre 2025, a été établi sous l’impulsion des États-Unis et de son président Donald Trump. Il met fin à deux années de guerre meurtrière d'Israël sur l'enclave palestinienne.
Le conflit a été marqué par des bombardements massifs de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, provoquant la mort de plus de 67 000 personnes, selon les autorités locales, en majorité des enfants et des femmes.
Israël est par ailleurs visé par une procédure en cours devant la Cour internationale de justice, où plusieurs États accusent Tel-Aviv de violations graves du droit international et d’« actes de nature génocidaire ». La Cour pénale internationale a également délivré des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et un ancien ministre israélien pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment pour l’usage présumé de la famine comme méthode de guerre.
