AA/Istanbul/Khaled Yousef/Mohammad Sio

Les familles des otages israéliens détenus à Gaza ont appelé, samedi, l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, à présenter une nouvelle proposition pour garantir leur libération.

Lors d’une conférence de presse à Tel Aviv, le père de l’otage Eitan Horn a exhorté Witkoff à soumettre un plan visant à ramener tous les otages et à mettre fin à la guerre à Gaza.

« Présentez à Netanyahu et au Hamas une offre assortie d’un ultimatum pour mettre fin à la guerre. C’est probablement le seul moyen de ramener les otages », a déclaré Itzik Horn, cité par le quotidien Times of Israel, en référence au Premier ministre Benjamin Netanyahu, accusé de prolonger l’offensive sur Gaza à des fins politiques.

Horn a exhorté Witkoff à « mettre de côté le cadre de Netanyahu qui vise à prolonger la guerre » et à promouvoir plutôt un plan permettant de libérer tous les prisonniers.

La première phase d’un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers entre le Hamas et Israël négociée par l’Égypte et le Qatar, sous supervision américaine a débuté en janvier et s’est achevée début mars.

Alors que le Hamas a respecté ses engagements lors de cette phase, Netanyahu a refusé d’entamer la deuxième étape, sous la pression des membres d’extrême droite de sa coalition, selon les médias israéliens.

Les figures de l’opposition et les familles des otages affirment à plusieurs reprises que Netanyahu prolonge la guerre pour rester au pouvoir et satisfaire ses alliés ultranationalistes.

La branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, a averti samedi que l’armée israélienne assiégeait actuellement un lieu où est détenu le soldat israélien Matan Zangauker, précisant que « si celui-ci est tué lors d’une tentative de sauvetage, l’armée israélienne portera l’entière responsabilité de sa mort ».

Le bureau du Premier ministre israélien a par ailleurs annoncé, dans un communiqué, que le corps du citoyen thaïlandais Natfong Pinta avait été retrouvé dans la bande de Gaza. L’opération a eu lieu à Rafah, dans le sud du territoire, vendredi. Les autorités israéliennes affirment que Pinta a été tué en captivité.

Avant cette annonce, Israël estimait que 56 otages se trouvaient encore à Gaza, dont 20 seraient en vie.

Parallèlement, plus de 10 400 Palestiniens sont emprisonnés en Israël dans des conditions extrêmement dures, avec des signalements de torture, de privations alimentaires et de négligences médicales, selon des organisations de défense des droits humains palestiniennes et israéliennes.

Le Hamas a réitéré à plusieurs reprises sa volonté de libérer tous les captifs israéliens en échange d’une fin de la guerre, d’un retrait total des troupes israéliennes de Gaza et de la libération des prisonniers palestiniens. Des conditions rejetées par Benjamin Netanyahu, qui exige le désarmement total des factions de la résistance palestinienne et cherche à rétablir le contrôle israélien sur Gaza.

Depuis octobre 2023, Israël mène une offensive qualifiée de génocidaire sur Gaza, en refusant les appels internationaux au cessez-le-feu. Près de 55 000 Palestiniens ont été tués, en majorité des femmes et des enfants.

Les agences humanitaires alertent quant au risque imminent de famine pour les plus de 2 millions d’habitants de l’enclave.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël fait également face à une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice pour les crimes commis contre les civils dans l’enclave.

* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir