AA / Istanbul / Mohammad Sio

Les États arabes ont intensifié vendredi leurs efforts diplomatiques pour éviter une nouvelle escalade régionale après que l’armée israélienne a lancé des frappes militaires de grande ampleur contre l’Iran, selon des communiqués officiels de l’Arabie saoudite, du Qatar, de l’Égypte, de la Jordanie, du Koweït, de l’Irak et de la Palestine.

L’opération, baptisée « Lion debout » par les responsables israéliens, a mobilisé plus de 200 avions de chasse et visé plusieurs installations nucléaires ainsi que des hauts gradés militaires à travers différentes régions d’Iran. En représailles, Téhéran a tiré des missiles balistiques en direction de Tel Aviv.

– Arabie saoudite

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s’est entretenu par téléphone vendredi soir avec le président américain Donald Trump au sujet des frappes israéliennes. Selon l’agence de presse saoudienne SPA, les deux dirigeants ont insisté sur la nécessité de faire preuve de retenue, de favoriser la désescalade et de régler les différends par la voie diplomatique.

Par ailleurs, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a échangé avec son homologue iranien Abbas Araghchi, condamnant l’attaque israélienne, qualifiée de « flagrante », et dénonçant un coup dur porté aux efforts de désescalade dans la région, selon un communiqué du ministère saoudien des Affaires étrangères.

Le prince Faisal s’est également entretenu avec le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty et son homologue jordanien Ayman Safadi pour évoquer les frappes israéliennes et coordonner les efforts en faveur de l’apaisement régional.

Il s’est enfin entretenu avec le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, au sujet des derniers développements au Moyen-Orient, a ajouté le ministère.

– Qatar

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohammed ben Abdulrahman, a eu des entretiens téléphoniques séparés avec ses homologues d’Arabie saoudite, d’Égypte, d’Oman et de Jordanie, selon des communiqués du ministère qatari des Affaires étrangères.

Il a exprimé sa « profonde inquiétude » face à ce qu’il a qualifié d’escalade dangereuse menaçant la sécurité régionale et sapant les efforts diplomatiques en cours visant à résoudre les différends de manière pacifique.

Lors d’un échange séparé avec le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi, bin Abdulrahman a fermement condamné les frappes israéliennes et affirmé que le Qatar coopérera avec ses partenaires régionaux et internationaux pour faire cesser urgemment l’offensive et empêcher ses conséquences de déstabiliser davantage la région.

– Émirats arabes unis

Le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdallah ben Zayed, s’est entretenu par téléphone avec ses homologues du Qatar, d’Oman, de France, du Royaume-Uni et de Russie. Ces échanges ont porté sur les frappes israéliennes et les moyens de renforcer les efforts diplomatiques à l’échelle internationale.

– Oman

Le sultan d’Oman, Haitham ben Tareq, a reçu un appel téléphonique de la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Les deux dirigeants ont évoqué l’escalade des tensions dans la région et partagé leurs points de vue en faveur de la stabilité et du retour au calme.

– Égypte

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a indiqué que le chef de la diplomatie Badr Abdelatty s’est entretenu avec ses homologues qatari et iranien au sujet des répercussions régionales des frappes israéliennes.

Il a réaffirmé le rejet par l’Égypte de toute violation de souveraineté nationale et appelé à des efforts communs pour éviter un conflit généralisé. Abdelatty a mis en garde contre le risque de chaos régional en cas de poursuite de l’escalade.

– Jordanie

Le roi Abdallah II de Jordanie s’est entretenu par téléphone avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, avertissant que l’escalade en cours constituait une menace sérieuse pour la sécurité régionale. Il a appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin au conflit.

De son côté, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a exprimé des inquiétudes similaires lors d’un appel avec le chef de la diplomatie iranienne Araghchi, mettant en garde contre les conséquences d’une guerre régionale élargie sur la paix mondiale.

Safadi a réitéré la condamnation des frappes israéliennes par la Jordanie et insisté sur le fait que son pays n’acceptera aucune violation de sa souveraineté, que ce soit de la part d’Israël ou de l’Iran. « La Jordanie ne sera pas un champ de bataille et réagira à toute violation de son espace aérien », a-t-il déclaré.

– Koweït

Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, Abdallah al-Yahya, s’est entretenu avec ses homologues saoudien et iranien. Selon le ministère koweïtien des Affaires étrangères, al-Yahya a exprimé sa solidarité avec l’Iran face à l’attaque israélienne, tout en rejetant toute forme de violence et d’escalade.

Il a souligné, lors d’un appel avec Araghchi, l’importance d’intensifier les efforts diplomatiques et politiques pour préserver la sécurité régionale.

– Irak

Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, a indiqué à Araghchi, lors d’un appel téléphonique, que l’Irak avait déposé une plainte officielle au Conseil de sécurité de l’ONU concernant les violations de son espace aérien utilisées pour mener les frappes.

Le ministère irakien a exigé que le Conseil de sécurité tienne Israël pour responsable et garantisse le respect de la souveraineté irakienne.

– Palestine

Le vice-président palestinien, Hussein al-Sheikh, a annoncé sur X avoir eu des entretiens séparés avec les ministres des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, de la Jordanie et de l’Égypte au sujet de la crise en cours et de ses implications plus larges pour la région.

* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba