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Des colons extrémistes juifs persistent à bloquer l'aide humanitaire destinée à Gaza

- "De notre point de vue, tous les habitants de Gaza sont des terroristes", déclare un colon en bloquant les camions pour les inspecter alors qu'ils quittent le port d'Ashdod à destination de Gaza

Necva Taştan  | 06.02.2024 - Mıse À Jour : 08.02.2024
Des colons extrémistes juifs persistent à bloquer l'aide humanitaire destinée à Gaza

Istanbul

AA / Ashdod, Israël / Enes Canli

Les colons extrémistes juifs d'Israël ont continué, lundi, à bloquer l'aide humanitaire destinée à la Bande de Gaza.

Un groupe de colons s'est rassemblé près du port d'Ashdod, à environ 38 kilomètres au nord de la Bande de Gaza, où la plupart des plus de 2 millions d'habitants palestiniens sont aux prises avec une crise humanitaire de plus en plus grave, caractérisée notamment par la faim, le manque d'eau potable et des abris inadéquats.

Sous le regard complice de la police israélienne, les colons ont arrêté les camions quittant le port, contrôlant les documents et inspectant les cargaisons afin d'en déterminer le contenu et la destination.

L'un des colons, un résident juif de Jérusalem, a déclaré qu'il était venu avec sa famille pour empêcher les camions de donner de l'oxygène au mouvement de résistance palestinien Hamas à Gaza.

"De notre point de vue, tous les habitants de Gaza sont des terroristes", a déclaré le colon Sharon, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.

Malgré les avertissements des groupes de défense des droits de l'homme et des agences d'aide humanitaire concernant la "catastrophe humanitaire" qui frappe Gaza, Sharon a affirmé que l'aide, qui comprend de la nourriture et du carburant, était destinée au Hamas.

"Pourquoi devrions-nous envoyer de la nourriture et du carburant à Gaza ? Ce n'est pas normal... Il n'est pas normal que sur notre terre, ces gens nous tirent dessus", a-t-il ajouté.

Sharon a affirmé qu'après l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le Hamas contre Israël, les habitants de Gaza sont sortis "dans les rues et ont dansé".

"Ils n'étaient pas tristes pour ce qui s'était passé. L'islam ne nous aime pas. Maintenant, il est temps de payer", a-t-il ajouté.

Interrogé sur les appels lancés en Israël en faveur de l'établissement de colonies juives illégales dans la Bande de Gaza, Sharon a déclaré : "Nous serions vraiment ravis s'il y avait des colonies à Gaza (...). Gaza était une ville juive il y a 2 000 ans, et même 500 ans".

Selon un sondage réalisé par la télévision israélienne Channel 12, 72 % des Israéliens s'opposent à l'envoi d'aide humanitaire à Gaza sans le retour des captifs israéliens de la Bande de Gaza.

Israël a lancé une offensive meurtrière contre Gaza à la suite de l'attaque lancée, le 7 octobre, par le mouvement palestinien Hamas, tuant au moins 27 478 Palestiniens et en blessant 66 835 autres, tandis que près de 1 200 Israéliens auraient été tués lors de l'attaque du Hamas.

L'offensive israélienne a provoqué le déplacement interne de 85 % de la population de Gaza, confrontée à de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations Unies.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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