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Des élus et membres de la société civile appellent la France à ne pas "cautionner le séparatisme" arménien

-Dans une tribune adressée jeudi à l'Agence Anadolu, des députés, responsables associatifs et artistes français ont appelé la France à "absolument préserver une neutralité objective" dans le conflit opposant l'Arménie à l'Azerbaïdjan.

Ümit Dönmez  | 15.10.2020 - Mıse À Jour : 15.10.2020
Des élus et membres de la société civile appellent la France à ne pas "cautionner le séparatisme" arménien

France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Plusieurs élus et membres de la société civile française ont adressé, jeudi, une tribune à l'Agence Anadolu (AA), appelant la France à agir de façon objective et neutre dans le conflit opposant l'Arménie à l'Azerbaïdjan, sans "prêter une oreille complaisante aux discours communautaristes, et séparatistes" des Arméniens de France.

Plusieurs députés, responsables associatifs et artistes français ont cosigné la tribune intitulée « La France doit rechercher une paix juste et durable dans le conflit au Haut-Karabakh ».

- "La France doit agir en respectant sa parole"

Rappelant que des combats se poursuivent depuis une quinzaine de jours "entre les forces azerbaïdjanaises et arméniennes dans le Haut-Karabakh et dans les provinces avoisinantes occupées depuis le début des années 90", les cosignataires exhortent la France à agir pour une "paix négociée" :

"Nous appelons aujourd’hui les autorités françaises à mettre tout en œuvre en faveur d’une paix négociée entre ces deux peuples, liés par l’Histoire depuis des siècles", lit-on notamment dans la tribune conviant la France à assumer "un rôle majeur de médiation pour parvenir à ramener les belligérants à la table des négociations".

Les cosignataires soulignent la nécessité pour la France à "absolument préserver une neutralité objective dans ce conflit" en respectant "scrupuleusement ses engagements pris au sein du Conseil de sécurité de l’ONU qui, en 1993, et à quatre reprises (résolutions de l’ONU 822, 853, 874 et 884) a exigé le retrait total et inconditionnel des troupes arméniennes des territoires occupés en Azerbaïdjan".

"La France, puissance mondiale, doit agir en respectant sa parole, pour être en mesure d’être respectée", lit-on encore dans le message adressé à l'exécutif français et exhortant ce dernier à être intransigeant dans le respect du droit international "qui établit la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh et les régions qui l’entourent depuis leur occupation par les troupes arméniennes".

- La France doit être intransigeante face aux violations arméniennes du droit international

Le collectif signataire de la tribune souligne également la nécessité pour la communauté internationale, et notamment pour la France, d'être intransigeante face aux violations du droit international, commises par l'Arménie dans les régions azerbaïdjanaises occupées :

"Il n’a jamais été question, dans aucune discussion ni aucune décision internationale, de transiger avec la légalité internationale qui établit la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh et les régions qui l’entourent depuis leur occupation par les troupes arméniennes", déclarent notamment les cosignataires, avant d'évoquer le communautarisme arménien de France décrié en tant que "séparatisme".

- La complaisance face au "séparatisme" arménien discrédité la France

Les élus, artistes et membres de la société civile unissant leur voix pour exhorter la Diplomatie française à initier des efforts sincères en vue d'instaurer la paix dans le Caucase soulignent également le danger du communautarisme arménien guettant la France :

"Prêter, en France comme ailleurs, une oreille complaisante aux discours communautaristes, et séparatistes, aurait des conséquences graves", estiment les cosignataires de la tribune, appelant leur pays à être intransigeant face à la menace portée par ce communautarisme et à adopter une position objective et intègre sur la scène internationale afin de ne pas se voir décrédibilisée :

"La France doit, pour éviter le discrédit, préserver un comportement impartial. À l’heure où nous prenons conscience des graves dérives engendrées par les « séparatismes » au sein de notre République, comment pourrions-nous cautionner ces mêmes séparatistes dans d’autres nations amies ?", demandent les auteurs de cet appel faisant état de leurs inquiétudes.

"Il faut aussi souligner que notre pays accueille sur son territoire des communautés d’origines diverses, arménienne, turque et azerbaïdjanaise, dont certains membres sont, au fil du temps, devenus des citoyens français", lit-on dans la tribune jugeant "dommageable" pour la France d'"importer la crise du Haut-Karabakh [...] en prenant parti dans ce conflit."


- La France ne doit pas prendre "parti dans le conflit du Haut-Karabakh"

"En prenant parti dans le conflit du Haut-Karabakh, en faveur de la partie occupante, au regard du droit international, notre pays se mettrait en porte-à-faux sur nombre de dossiers internationaux", avertissent les cosignataires de la tribune évoquant également d'autres conflits gelés de la région Mer Noire - Caucase et posant la question suivante :

"Que vaudrait alors notre parole auprès de la Géorgie, de l’Ukraine, pour ne citer que deux nations amies, elles-mêmes confrontées à des conflits séparatistes ?"

Exhortant la France à assumer un rôle de médiation dans le conflit entres l'Arménie et l'Azerbaïdjan, dans le respect de ses engagements internationaux pris dans le cadre du Groupe de Minsk de l'organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), qu'elle copréside avec la Russie et les États-Unis, les auteurs appellent également leur pays à œuvrer pour "instaurer une Paix juste et pérenne, dans le respect du droit international, des résolutions des Nations unies et afin de respecter toutes les populations quelles que soient leurs origines là où elles vivent."


Parmi les signataires de la tribune figurent :

Jean-Pierre Allali, écrivain (vice –président de l’Association des Amis de l’Azerbaïdjan), Guy Bricout (député du Nord), Jean-Pierre Door (député de Loiret), Jean-Louis Gouraud (écrivain), Michel Gourinchas (maire honoraire de la ville de Cognac), Alain Houpert (sénateur de la Côte d’Or et président du groupe d’Amitié France Caucase), Jérôme Lambert (député de la Charente), Jean-François Mancel (membre honoraire du Parlement, président de l’Association des Amis de l’Azerbaïdjan), Jean-Perrin (ambassadeur honoraire de France en Azerbaïdjan), Jean-Luc Reitzer (député du Haut-Rhin), Danielle Rousseau (présidente de l’Association Carrefours des Sagesses), Hedva Ser (ambassadrice de la diplomatie culturelle auprès de l’Unesco),
Jacques Soppelsa (président honoraire de Paris 1 Panthéon Sorbonne et président de l’Académie internationale de géopolitique), Jean-Marie Tetart (maire de la ville de Houdan), Alain Vasselle (sénateur honoraire) et André Villiers (député de l’Yonne).


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