Depuis Stockholm, Macron assure que la France s'oppose à l'accord UE-Mercosur
- L’accord commercial en négociations prévoit l'abaissement des barrières tarifaires et non tarifaires entre les marchés européen et sud-américain pour accroître leurs relations commerciales

Sweden
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
Le président français, Emmanuel Macron, a indiqué depuis Stockholm s'opposer à l'accord commercial en négociations entre l'Union européenne et les pays du Mercosur en raison de "règles qui ne sont pas homogènes avec les nôtres", tenant à s'adresser aux agriculteurs français mobilisés depuis plusieurs jours.
Macron a débuté ce mardi 30 une visite d’État de deux jours en Suède, largement consacrée à l’avenir de la défense européenne et au soutien à l’Ukraine, avec en toile de fond la grogne des agriculteurs qui bloquent des axes stratégiques autour de Paris et continuent de manifester dans toute la France.
L'accord UE-Mercosur est l'un des points auxquels s’opposent les agriculteurs français, les grands syndicats agricoles dénonçant une "concurrence déloyale" des grandes exploitations sud-américaines. L'accord prévoit, en effet, l'abaissement des barrières tarifaires et non tarifaires entre les marchés européen et sud-américain pour accroître leurs relations commerciales. L'UE poursuit ses discussions commerciales avec le Mercosur, le marché économique commun sud-américain qui regroupe le Brésil, l’Uruguay, le Paraguay, et l’Argentine. Macron doit s’entretenir ce jeudi à Bruxelles avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, notamment à ce sujet-là.
"Sans Politique agricole commune, nos agriculteurs n'auraient pas de revenus et ne pourraient pas vivre pour beaucoup d'entre eux", a affirmé le président français en conférence de presse depuis Stockholm, dénonçant certaines obligations de la Politique agricole commune (PAC), mais estimant que ce serait de la "facilité de tout mettre sur le dos de l'Europe" pour expliquer les difficultés des agriculteurs français.
Et de noter : "On doit importer des produits venant de pays qui font le même type d’effort. Sinon, vous créez une distorsion et une concurrence déloyale".
A noter que le mouvement de colère des agriculteurs se poursuit avec vigueur en France et dans certains pays européens, avec des points de blocage de plus en plus nombreux sur les routes et des "opérations escargot" dans les villes. Le blocage de plusieurs grands axes autoroutiers desservant Paris, encadré par des policiers et des gendarmes, a débuté lundi comme annoncé par des syndicats agricoles.
Les agriculteurs français dénoncent, entre autres, une hausse des charges, les retards de paiements des subventions agricoles, l'interdiction de pesticides autorisés ailleurs, ainsi que des normes environnementales jugées trop lourdes.