De l'interdiction de la Russie à l'interdiction du port du voile pour les athlètes françaises, temps forts des JO
- 10 500 athlètes de 206 délégations ont participé aux Jeux olympiques Paris 2024. La France a accueilli environ 16 millions de touristes dans le cadre de cet événement.

Ankara
AA / Ankara / Seyma Yigit
De l'interdiction de la Russie non appliquée à Israël à l'interdiction du port du voile pour les athlètes olympiques françaises, en passant par le fait de repousser les sans-abri hors de la capitale, la cérémonie d'ouverture critiquée pour offense à la religion ou encore la pollution de la Seine, plusieurs décisions et développements controversés ont marqué les Jeux olympiques Paris 2024.
10 500 athlètes de 206 délégations ont participé aux Jeux olympiques Paris 2024. La France a accueilli environ 16 millions de touristes dans le cadre de cet événement.
Les deux semaines d'effervescence olympique se sont achevées dimanche par une cérémonie au Stade de France.
Outre les performances sportives, les Jeux olympiques ont suscité un vif intérêt en raison du blasphème, des violations des droits de l'homme, des problèmes de logement, des protestations israéliennes et de la pollution de la Seine.
- La cérémonie inaugurale controversée pour outrage à la religion
La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques Paris 2024 qui a eu lieu le 26 juillet sur la Seine a été décriée par les autorités religieuses et l'opinion publique internationale qui la qualifient d'"offense" au christianisme.
Lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, une "première" puisqu'elle s'est déroulée en dehors d'un stade, la prestation des drag queens, la représentation du tableau de Léonard de Vinci "La Cène" sur Jésus-Christ et le manque de respect pour les croyances religieuses ont suscité des réactions.
Suite aux réactions de la communauté internationale, Thomas Jolly, le directeur artistique de ces Jeux, a expliqué dans un communiqué que la scène de reconstitution controversée ne concernait pas Jésus-Christ, mais Dionysos, le dieu du vin dans la mythologie grecque, et qu'il s'agissait d'une "fête païenne".
L'Église catholique de France, de nombreuses unions chrétiennes, dont le Conseil des Églises du Moyen-Orient (CEMO), et le Vatican ont vivement critiqué l'ouverture des Jeux, regrettant que le christianisme ait été tourné en dérision lors de la cérémonie.
- Les sans-abri chassés de Paris en raison des Jeux olympiques
En prévision des Jeux olympiques, la France a expulsé des sans-abri et des migrants en situation irrégulière, y compris des enfants, de leur logement à Paris et dans ses environs.
Ces sans-abri ont été conduits en bus dans différentes villes telles que Strasbourg et Orléans.
En juin, "Le revers de la médaille", une organisation regroupant des associations d'aide aux migrants en situation irrégulière, a publié un rapport sur le déplacement des sans-abri en Ile-de-France, qui a démarré il y a un an, en préparation des Jeux olympiques de Paris 2024.
Selon un rapport, 12 545 personnes ont été concernées par des expulsions d'avril 2023 à mai 2024.
En outre, depuis un an en Ile-de-France, 12 545 personnes, dont 3 434 enfants, y compris des migrants en situation irrégulière, ont été évacuées de zones telles que des camps où elles étaient sans abri dans la région où se trouve le village olympique.
Avant les Jeux olympiques, les rues de Paris ont été le théâtre de manifestations de sans-abri et de migrants qui ont été déplacés et éloignés de la capitale pour attirer l'attention sur le problème du logement.
Les organisations de défense des droits de l'homme et les associations de migrants ont réagi au fait que des personnes étaient chassées de la capitale sans bénéficier d'un logement sûr et permanent.
- Les athlètes françaises interdites de foulard aux JO
Bien que le Comité international olympique (CIO), l'organisation responsable de l'organisation des Jeux olympiques, n'impose pas de telles mesures aux athlètes, la France a imposé une interdiction du port du voile aux joueuses des équipes nationales françaises ayant participé aux JO.
Le 24 septembre 2023, la ministre française des Sports, Oudea-Castera, a annoncé que les athlètes françaises étaient interdites de porter le voile aux JO de Paris, soulignant être en faveur d'un régime de "laïcité stricte" dans le domaine du sport.
Bien que la décision d'interdiction ait suscité des réactions de la part de la communauté sportive et des organisations de défense des droits de l'homme, de nombreuses organisations, dont Amnesty International, se sont réunies et ont envoyé une lettre au CIO le 24 mai pour s'opposer à l'interdiction.
Dans cette lettre, il était demandé au CIO de lancer un appel public aux autorités sportives françaises pour qu'elles lèvent toutes les interdictions imposées aux athlètes françaises portant le voile, tant aux Jeux olympiques de Paris qu'à toutes les manifestations sportives. Cet appel des organisations de défense des droits de l'homme n'a pas été couronné de succès.
La coureuse française Sounkamba Sylla, qui représentait son pays dans le relais 4x400 mètres aux Jeux olympiques, a porté un chapeau lors de la cérémonie d'ouverture en raison de l'interdiction du port du voile. L'athlète australienne Tina Rahimi a porté le voile lors de la cérémonie, l'interdiction du port du voile ne s'appliquant qu'aux athlètes françaises.
Tout au long des épreuves, de nombreux athlètes olympiques ont exprimé leur réaction à l'interdiction faite aux athlètes féminines françaises.
- Les JO marqués par des appels à l'interdiction et des manifestations contre Israël
Si la participation d'Israël aux Jeux olympiques n'a pas été empêchée malgré les appels, le refus du CIO d'autoriser la Russie et la Biélorussie à participer aux Jeux olympiques, en invoquant la guerre entre la Russie et l'Ukraine, a été qualifié de "deux poids, deux mesures".
De nombreux députés français ont soutenu qu'Israël ne devrait pas être autorisé à participer aux Jeux olympiques. Les manifestations de soutien à la Palestine, qui se déroulent dans le pays depuis des mois, ont été le théâtre d'appels à l'interdiction d'Israël.
Toutefois, les demandes d'octroi du statut d'athlète neutre aux athlètes israéliens sont restées lettre morte.
La visite du président israélien Isaac Herzog à Paris dans le cadre des Jeux olympiques a également été contestée par les partisans palestiniens.
Les manifestants se sont rassemblés à Paris à l'appel de plus de 80 associations et ont organisé une manifestation sur la place de la République.
D'autre part, les réactions contre Israël ont également été constatées lors des compétitions olympiques. Lors du match de football entre Israël et le Paraguay dans le groupe D masculin, les supporters qui ont ouvert une banderole portant l'inscription "Jeux olympiques du génocide" pour protester contre les attaques d'Israël sur Gaza ont fait l'objet d'une enquête pour "antisémitisme".
- La Seine, où se déroulaient les courses de natation, a été au centre d'une controverse concernant la pollution
Le gouvernement français a dépensé 1,4 milliard d'euros depuis 2015 pour nettoyer la Seine, où les activités de natation sont interdites depuis 1923 en raison de la pollution et des dangers causés par le trafic maritime.
L'annonce de la tenue des épreuves de natation et de triathlon dans la Seine lors des Jeux olympiques a suscité des inquiétudes quant aux conditions de santé et d'hygiène.
En effet, l'équipe belge s'est retirée de la finale du triathlon par équipe mixte après que l'athlète belge Claire Michel a contracté la bactérie E. Coli à la suite de courses individuelles dans la Seine.
Le triathlète portugais Vasco Vilaca a présenté des symptômes correspondant à une infection gastro-intestinale après la course, tandis que la nageuse allemande Leonie Beck a annoncé être malade après sa course.
Alors que les médias français affirmaient que le niveau de pollution du fleuve était bien plus élevé que les données annoncées par les organisateurs des Jeux olympiques, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a indiqué le contraire aux journalistes.
Les entraînements de natation dans la Seine ont été annulés à cinq reprises en raison de la pollution.
La compétition masculine de triathlon prévue le 30 juillet a également été reportée au 31 juillet pour les mêmes raisons.
* Traduit du turc par Alex Sinhan Bogmis
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