Dénonciation de l'accord UE-Israël : la majorité présidentielle et le RN bloquent une résolution en commission
– En commission des affaires européennes, les députés de la majorité, de droite et du RN ont voté la suppression d’un texte dénonçant l’accord UE-Israël

France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Les députés de la majorité présidentielle, des Républicains et du Rassemblement national ont voté mardi 2 juillet en commission des affaires européennes pour la suppression d’une résolution parlementaire visant à dénoncer l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.
Par voie d’un communiqué, le groupe La France insoumise (LFI) a dénoncé un vote "scandaleux", estimant que les parlementaires concernés avaient "déshonoré" leur mandat. L’article unique de la résolution, porté par les députés insoumis, proposait de remettre en cause l’accord d’association de l’UE avec Israël, en réponse à la situation humanitaire à Gaza et aux décisions rendues par la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale.
L’amendement de suppression, déposé par Caroline Yadan, députée de la majorité présidentielle, a recueilli 25 voix pour et 15 contre. Cette majorité a ainsi acté le rejet du texte, soutenue par les élus Renaissance, Les Républicains, le Rassemblement national et Divers droite. Le texte avait pourtant pour but, selon ses auteurs, de conditionner l’accord entre l’Union européenne et Israël au respect du droit international.
Une deuxième proposition sur le même sujet, portée cette fois par une députée écologiste, a également été rejetée dans la foulée.
LFI accuse les députés de la majorité d’agir en contradiction avec la diplomatie française, qui a déjà évoqué à plusieurs reprises l’hypothèse de sanctions contre Israël, l’arrêt des livraisons d’armes, voire la remise en cause de l’accord d’association. Le groupe rappelle que "notre pays est tenu d’agir pour empêcher un crime de génocide à Gaza", et insiste sur la nécessité de "mesures de pression indispensables" pour contraindre le gouvernement israélien à un cessez-le-feu.
Le groupe LFI appelle la France à aller plus loin : décréter un embargo sur les armes, appliquer les mandats d’arrêt internationaux, et imposer des sanctions économiques et financières à l’encontre des responsables israéliens.
- Situation humanitaire à Gaza
Pour rappel, depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, les attaques israéliennes ont tué près de 6 000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 57 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas.
La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré les condamnations internationales, les violations israéliennes persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza. Ce dernier est toujours à la tête du gouvernement israélien.
Par ailleurs, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".