AA/Istanbul

Le ministre japonais de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie (METI), Koichi Hagiuda, a annoncé mercredi que son pays avait décidé de transférer une partie de ses réserves de gaz vers l'Europe, dans un contexte d'inquiétude croissante quant à une éventuelle pénurie d'approvisionnement due à la crise entre la Russie et l'Ukraine.

C'est ce qui ressort de sa rencontre avec l'ambassadeur des États-Unis au Japon, Rahm Emanuel, arrivé à Tokyo fin janvier.

Hagiuda a déclaré, dans un communiqué, que la décision avait été prise à la demande des États-Unis et de l'Union européenne dans le but d'aider les pays européens à surmonter les inquiétudes concernant l'approvisionnement en gaz, à la lumière des avertissements concernant une éventuelle invasion russe en Ukraine.

De son côté, le diplomate américain a salué cette décision, soulignant dans un communiqué séparé que "l'aide japonaise à l'Europe découle du fait que le président (américain) Biden et le Premier ministre (japonais) Fumio Kishida, travaillent en étroite collaboration avec des partenaires compatibles pour dissuader l'agression russe contre l'Ukraine et défendre des valeurs communes. "

La Russie est le troisième plus grand producteur de pétrole après les États-Unis et l'Arabie saoudite. Moscou exporte environ 40 % du gaz naturel utilisé en Europe.

Avec la hausse des prix du gaz et du pétrole, toute décision russe de réduire les approvisionnements énergétiques aura un impact négatif sur l'Europe.

Hagiuda a affirmé que le Japon apportera son excédent de gaz naturel liquéfié (GNL) "après avoir assuré ses besoins intérieurs en février, le mois le plus froid de l'année".

Il a indiqué que son pays est également confronté à des conditions difficiles pour fournir du gaz naturel liquéfié pour le mois de février.

"À la lumière de la demande de l'ambassadeur américain au Japon, Rahm Emmanuel, et compte tenu de la grave situation de pénurie de gaz en Europe, nous avons décidé de coopérer à condition d'assurer un approvisionnement stable (en gaz) au Japon".

Le ministre japonais n'a pas révélé la quantité exacte de gaz naturel liquéfié qui sera livrée à l'Europe, tout en assurant que les responsables gouvernementaux mène des négociations, à ce sujet, avec les sociétés gazières japonaises pour l'élaboration d'un plan.

Les États-Unis et leurs alliés européens se sont engagés à imposer des sanctions économiques et politiques à la Russie si elle envahit l'Ukraine, mais s'inquiètent des répercussions possibles si Moscou décide de stopper l'approvisionnement en gaz naturel à l'Europe en plein hiver.

*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi