Crise politique inédite : les anciens Premiers ministres se désolidarisent de Macron et appellent à son départ
- Pour la première fois sous la Ve République, plusieurs anciens Premiers ministres rompent avec la ligne de l’Élysée. Face à la crise politique actuelle, Édouard Philippe et Gabriel Attal appellent à une issue institutionnelle majeure.

Istanbul
AA / Istanbul / Serap Dogansoy
Moins d’un mois après sa nomination, Sébastien Lecornu a présenté lundi sa démission, estimant que « les conditions n’étaient pas réunies » pour gouverner. Un départ aussi rapide que retentissant, qui a ravivé les appels à une sortie de crise institutionnelle, jusque dans les rangs des plus proches collaborateurs d’Emmanuel Macron.
L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a appelé mardi à l’organisation d’une « élection présidentielle anticipée » après l’adoption du budget 2026, estimant que cela permettrait de « sortir d’une façon ordonnée et digne d’une crise politique qui nuit au pays ». L’ex-chef du gouvernement propose également la nomination d’un Premier ministre « chargé des affaires courantes » le temps de finaliser le budget.
Autre figure de poids, Gabriel Attal, également ancien Premier ministre et aujourd’hui président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, a lui aussi exprimé ses doutes quant à la stratégie de l’exécutif. « Je ne comprends plus les décisions du président de la République. Il y a eu la dissolution, et depuis, des décisions qui donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main », a-t-il déclaré, appelant à « partager le pouvoir » et à mettre en place « un ou plusieurs négociateurs indépendants » pour parvenir à un compromis budgétaire.
Ces prises de position marquent une inflexion notable dans la vie politique française. Jamais des anciens chefs de gouvernement n’avaient exprimé publiquement un tel désaccord avec le président en exercice. Elles illustrent l’ampleur des tensions au sommet de l’État et la gravité d’une crise institutionnelle dont l’issue demeure incertaine.