AA/Niamey/Salif Omar

Les autorités béninoises ont appelé au calme sur fond de crise diplomatique qui oppose leur pays à son voisin le Niger, après que l'annonce par Niamey le maintien de la fermeture de la frontière entre les deux pays.

"Nous avons le devoir de trouver le créneau pour pouvoir continuer à travailler ensemble, parce que c'est ça qu'attendent nos peuples", a déclaré le ministre béninois des Affaires étrangères Olushogun Bakari Adjadi lors d'un point de presse.

"Nos peuples n'attendent pas de nous que nous soyons là à nous lancer des inventives, mais que nous puissions travailler ensemble pour régler des problèmes concrets", a-t-il insisté. Le chef de la diplomatie béninoise réagissait aux propos du président nigérien Abdourahamane Tiani.

Lors d'un entretien accordé à la presse, ce dernier avait déclaré, samedi, que son pays va maintenir la fermeture de sa frontière avec le Bénin. "Tant que le Bénin ne comprendra pas que le combat que nous menons n'est pas contre lui, mais contre les troupes françaises de déstabilisation, la frontière restera fermée", a affirmé le président Tiani, exacerbant les tensions entre les deux pays.

Les relations entre les deux pays voisins se sont dégradées depuis le coup d'Etat militaire du 26 juillet 2023 contre le président nigérien Mohamed Bazoum. Les nouvelles autorités nigériennes n'ont pas apprécié la décision du Bénin d'appliquer les sanctions prises par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) contre le Niger, notamment la fermeture des frontières terrestres et aériennes et la suspension des transactions économiques. Après la levée des sanctions de la CEDEAO, Niamey a maintenu sa frontière fermée, accusant le Bénin d'abriter des bases françaises qui "forment et arment" des groupes terroristes pour déstabiliser le Niger. Les autorités béninoises et françaises ont toujours rejeté ces accusations.