AA / Montréal / Hatem Kattou

L'administratrice en chef de la santé publique du Canada, Theresa Tam, a déclaré, mardi, s’attendre aux « pires scénarios » concernant l'évolution de la Covid-19, en évoquant la résurgence de cas durant cet automne.

Theresa Tam faisait cette déclaration au cours d’une intervention devant le Comité de la santé de la chambre des Communes (chambre basse du Parlement canadien).

Elle a, tout d’abord, tenu à affirmer que l'Agence de la Santé publique « surveillait surtout de près l'évolution des variants d'Omicron, qui sont les sous-variants les plus courants au Canada, mais aussi toutes nouvelles mutations du coronavirus SRAS-CoV-2, qui donne la Covid-19 ».

« Nous n'avons pas encore détecté d'apparitions vraiment exceptionnelles jusqu'ici, mais c'est un scénario auquel nous nous préparons », a-t-elle ajouté au cours de son intervention à distance devant le comité.

Tam a expliqué qu’au « début de la pandémie, en 2020, le virus mutait de toutes sortes de façons parce que les gens n'étaient pas immunisés à cause d'une infection antérieure ou grâce à la vaccination ».

Elle a précisé qu’actuellement et « parce que le virus a été contrarié, en quelque sorte, plusieurs sous-variants d'Omicron ont commencé à développer des mutations identiques ».

Ce phénomène naturel est appelé en biologie « convergence évolutive », a dit la scientifique.

« Lorsqu'il y a une large immunité de la population, le virus subit une pression pour trouver de nouveaux atouts, comme celui d'échapper à notre immunité existante », a-t-elle soutenu.

« Le pire scénario, a-t-elle relevé, serait qu'éventuellement, un variant trouve un moyen de contourner l'efficacité des vaccins et du traitement aux anticorps monoclonaux. Nous n'en avons pas encore détecté un, mais nous devons y être préparés ».

Theresa Tam a tenu à préciser que la « situation de la Covid-19 au Canada est demeurée relativement stable depuis la première semaine d'octobre, même si le temps s'est refroidi et que les élèves sont retournés à l'école ».
« On commence toutefois à détecter les signes d'une résurgence potentielle, le nombre d'hospitalisations augmentant dans certaines régions du pays », a-t-elle assuré.

« Entre-temps, seulement 18 % des Canadiens admissibles ont reçu une première série de deux doses de vaccins et une dose de rappel au cours des six derniers mois », a déclaré la patronne de l’Agence de la Santé publique.

« La bonne nouvelle, c'est que nous avons maintenant des vaccins bivalents, qui ciblent à la fois la souche originale de Covid-19 et des ramifications plus récentes », a-t-elle conclu son intervention devant le comité parlementaire.