Monde

COP30 au Brésil : une conférence axée sur la mise en œuvre, avec une participation limitée des dirigeants

- Le sommet climatique le plus complet au monde, se tiendra du 10 au 21 novembre à Belém, aux portes de la forêt amazonienne

Firdevs Yüksel  | 06.11.2025 - Mıse À Jour : 06.11.2025
COP30 au Brésil : une conférence axée sur la mise en œuvre, avec une participation limitée des dirigeants

Istanbul

AA / Istanbul / Firdevs Yuksel et Seda Sevencan

La conférence des Nations unies sur le climat (COP30), prévue du 10 au 21 novembre à Belém, au Brésil, mettra l’accent sur la mise en œuvre des engagements passés et sur le renforcement du soutien financier aux pays vulnérables, dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales qui fragilisent la coopération mondiale face à la crise climatique.

Accueillie pour la première fois au cœur du bassin amazonien, la COP30 devrait rassembler près de 50 000 participants dans cette ville de 1,4 million d’habitants, confrontée à d’importants défis logistiques.

Pour alléger la pression, le Brésil organisera le segment des dirigeants – le Sommet climatique de Belém – les jeudi et vendredi précédant l’ouverture officielle des négociations. Ce choix marque une rupture avec les précédentes éditions, où les chefs d’État assistaient traditionnellement à l’ouverture des discussions.

Malgré son importance, moins de 60 chefs d’État ont confirmé leur présence, contre 80 à la COP29 de Bakou (Azerbaïdjan) et 165 lors du sommet de 2023 à Dubaï (Émirats arabes unis). Cette participation réduite risque, selon les experts, de ralentir la dynamique politique, alors que les émissions mondiales continuent d’augmenter et que les grandes économies privilégient la sécurité énergétique et les priorités nationales.

Les États-Unis, l’un des plus grands émetteurs mondiaux, ne devraient pas envoyer de délégation de haut niveau — conséquence du retrait du pays de l’Accord de Paris décidé par le président Donald Trump et de la poursuite de politiques favorables aux énergies fossiles. Ce dernier nie toujours l’existence du changement climatique, qu’il qualifie de « canular chinois ».

Cette absence américaine pourrait, selon plusieurs observateurs, ouvrir la voie à la Chine et à d’autres économies émergentes pour renforcer leur leadership dans les domaines des énergies renouvelables et du développement à faible émission de carbone.

- L'accord de Paris fête ses 10 ans alors que le réchauffement s'accélère

Marquant le 10e anniversaire de l'accord de Paris, la COP30 servira de point de contrôle clé pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C (2,7 °F). L'Organisation météorologique mondiale affirme que la dernière décennie a été la plus chaude jamais enregistrée et avertit que le seuil de 1,5 °C est de plus en plus menacé.

Les pays doivent actualiser cette année leurs contributions déterminées au niveau national afin de fixer des objectifs d'émissions pour 2035. Le dernier rapport sur l'écart entre les émissions du Programme des Nations unies pour l'environnement montre que les engagements actuels restent insuffisants pour maintenir l'objectif de 1,5 °C à portée de main.

– Les débats sur le financement et l'équité devraient dominer les discussions.

Le financement de la lutte contre le changement climatique devrait être l'un des sujets les plus controversés. Les pays en développement, qui sont responsables d'une faible part des émissions historiques, mais qui subissent de graves conséquences climatiques, réclament un soutien financier équitable et prévisible.

Lors de la COP29 de l'année dernière, les pays développés se sont engagés à verser 300 milliards de dollars par an d'ici 2035, un montant bien inférieur à ce qui est considéré comme nécessaire. La COP30 réexaminera la manière dont la charge financière devrait être répartie et les sources qui devraient être mobilisées.

Les négociateurs discuteront également de la manière de mettre en œuvre les fonds destinés à couvrir les pertes et les dommages liés aux effets du changement climatique, ainsi que du fossé croissant en matière de financement de l'adaptation. Les décisions devraient accélérer le développement à faible intensité de carbone dans les pays vulnérables et soutenir la réalisation des objectifs de Paris.

– Des engagements à la mise en œuvre

Lors de la COP28, les pays ont convenu de tripler la capacité des énergies renouvelables et de doubler les gains en matière d'efficacité énergétique d'ici 2030, ainsi que d'œuvrer en faveur d'un zéro net en matière d'émissions d'ici 2050 tout en abandonnant progressivement les combustibles fossiles. Les plans de mise en œuvre de ces objectifs restent toutefois limités.

L'Azerbaïdjan a présenté la COP29 comme la « COP financière », tandis que le Brésil qualifie la COP30 de « COP de la mise en œuvre », dans le but d'aller au-delà des engagements pour définir des feuilles de route détaillées et des initiatives à plus grande échelle.

– L'Amazonie sous les projecteurs mondiaux

Belém, connue comme la porte d'entrée de l'Amazonie, accueillera le tout premier sommet des Nations unies sur le climat organisé dans la plus grande région de forêt tropicale humide du monde. La déforestation et la perte de biodiversité devraient occuper une place importante dans les négociations.

Lors de la COP26 à Glasgow, en Écosse, de nombreux pays se sont engagés à mettre fin à la déforestation d'ici 2030, mais les progrès ont été lents. La COP30 devrait encourager des mesures concrètes pour protéger les puits de carbone essentiels, en particulier la forêt tropicale amazonienne.


*Traduit de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore



Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.