Conflit au Tigré : la réunion soudano-érythréenne coïncide avec l'escalade des affrontements
-L’armée éthiopienne a lancé une opération militaire d’envergure contre le Front séparatiste « de libération du peuple du Tigré » dans le nord du pays

Hartum
AA/ Khartoum
Des responsables du Soudan et de l’Erythrée se sont rencontrés, mercredi, à Khartoum, parallèlement avec l’escalade des affrontements dans la région du Tigré en Ethiopie.
Le président du Conseil de souveraineté, Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan, l’envoyé spécial du Président érythréen, Yamani Qaraib et le ministre érythréen des Affaires étrangères, Osman Saleh, se sont réunis au palais présidentiel à Khartoum, selon un communiqué du cabinet du Conseil.
Le communiqué a également précisé que « la rencontre a évoqué les relations bilatérales ainsi que les moyens d’appui et le développement des intérêts communs des deux peuples ».
La même source a précisé que les responsables ont convenu de « l’importance de l’action africaine conjointe et du rapprochement de leurs points de vue sur les questions concernant la région ».
La visite de l’envoyé spécial et du ministre des Affaires étrangères érythréens a coïncidé avec l’escalade des affrontements dans la région du Tigré, sur les frontières avec le Soudan.
Le communiqué n’a pas signalé l’heure d’arrivée de l’envoyé érythréen et son ministre des Affaires étrangères ni la durée de la visite.
Le président du Conseil de souveraineté avait confirmé, mardi, lors de sa rencontre avec l’envoyé spécial du Premier ministre éthiopien, que le Soudan est aux côtés du gouvernement éthiopien dans les conditions actuelles
L’afflux des réfugiés éthiopiens de la région du Tigré et de la région voisine d’Amhara vers le Soudan, s’est accru à la suite de l’escalade des affrontements.
Le 4 novembre dernier, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, avait ordonné à l’armée de lancer des opérations militaires dans la région, en guise de riposte, en accusant le Front d'avoir mené « une attaque meurtrière » contre une base militaire dans la région du Tigré.
La région du Tigré avait joué un rôle dominant au sein du gouvernement et dans l’armée avant l’entrée d’Abiy Ahmed en fonction, en 2018 et jusqu’à ce qu’un Oromo soit nommé Premier ministre.
L’Oromo est la plus grande ethnie en Éthiopie avec 34,9 % de la population, soit environ 108 millions d’habitants, tandis que le Tigré est la troisième plus grande ethnie avec 7,3 % de la population éthiopienne.
La région, se considérant marginalisée, s’est séparée alors de la coalition au pouvoir d’Abiy Ahmed en organisant, en septembre dernier, des élections locales que le gouvernement d'Addis-Abeba juge illégales. Les élections ont été reportées suite à la propagation de la pandémie du coronavirus.
*Traduit de l'arabe par Hend Abdessamad.