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Condamné à 5 ans de prison, Nicolas Sarkozy s’en prend à la Justice et annonce faire appel

- L’ancien président de la République a été condamné ce jeudi à cinq ans de prison ferme, avec exécution provisoire et mandat de dépôt différé pour association de malfaiteurs

Serap Doğansoy  | 25.09.2025 - Mıse À Jour : 25.09.2025
Condamné à 5 ans de prison, Nicolas Sarkozy s’en prend à la Justice et annonce faire appel Ümit Dönmez

Istanbul

AA / Istanbul / Serap Dogansoy

L’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy qui s’exprimait après avoir été condamné à cinq ans de prison ferme a dénoncé « une injustice » et une décision « d’une gravité extrême pour l’état de droit et la confiance qu’on peut avoir en la Justice ».

La voix tremblante, Nicolas Sarkozy a rappelé que sur les 4 délits qui lui étaient reprochés, 3 chefs d’accusation ont été abandonnés.

« J’ai été renvoyé devant ce tribunal pour 4 délits. Pour 3 j’ai été relaxé. Je suis condamné pour avoir prétendument laissé faire deux de mes collaborateurs qui auraient eu l’idée d’un financement illégal de ma campagne » a-t-il expliqué.

Et de poursuivre: « Le tribunal prononce l’exécution provisoire pour me voir dormir en prison le plus tôt possible. J’assumerai mes responsabilités, je déférerai aux convocation de la justice et s’ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison mais la tête haute ».

L’ancien Président français, qui était accompagné de son épouse Carla, a naturellement annoncé faire appel même s’il devra « sans doute comparaître les menottes aux mains devant la Cour d'appel ».

« Plus de dix ans d'enquête, des millions d'euros dépensés pour trouver un financement libyen dont le tribunal correctionnel a dit qu'il n'avait pu être trouvé dans ma campagne » a-t-il par ailleurs déclaré avant d’accuser la Justice d’avoir « humilié la France ».

Pour rappel, cette affaire, trouve son origine dans les accusations du clan Kadhafi après la rupture entre Paris et Tripoli en 2011.

En 2012, Mediapart publiait un document attribué aux services libyens faisant état d’un accord de financement à hauteur de 50 millions d’euros.

Dès 2011, Saïf al-Islam Kadhafi affirmait publiquement que « Sarkozy devait rendre l’argent ». En 2018, dans un reportage de France 2, l’ancien interprète de Mouammar Kadhafi, Moftah Missouri, affirmait lui aussi que le dirigeant libyen avait aidé Nicolas Sarkozy en lui fournissant de l’argent pour sa campagne.

Ces propos étaient corroborés par Béchir Saleh, ancien directeur de cabinet de Kadhafi, condamné ce jeudi à 5 ans de prison, filmé en caméra cachée, qui reconnaissait l’existence d’un « budget spécial » destiné à soutenir des personnalités étrangères.

Ziad Takieddine, longtemps figure centrale de ce dossier, avait de son côté admis avoir transporté plusieurs valises d’espèces entre Tripoli et Paris. Mais son spectaculaire revirement en 2020, lorsqu’il affirma que Nicolas Sarkozy n’avait « pas touché un centime », avait semé le trouble, d’autant qu’une enquête ultérieure a établi que sa rétractation avait été achetée à coups de centaines de milliers d’euros.

Mardi, à la veille du délibéré, l’homme d’affaires est décédé à Beyrouth à l’âge de 75 ans, emportant avec lui une part de l’énigme. S’il n’était pas présent physiquement au procès, son nom n’a cessé de planer sur les débats, au point de devenir l’un des symboles de cette affaire tentaculaire.

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