Condamnation de Sarkozy : La procureure générale de la République de Paris dénonce la haine en ligne visant les juges
- La présidente du tribunal correctionnel, Nathalie Gavarino, a été la cible de menaces de mort et de cyberharcèlement

Istanbul
AA / Istanbul / Seyma Erkul Dayanc
Les magistrats ayant prononcé la condamnation de Nicolas Sarkozy font face à une vague de menaces et de critiques sur les réseaux sociaux, selon Laure Beccuau, procureure générale de la République de Paris.
Interrogée sur BFMTV-RMC, chaîne d’information en continu et radio, elle a évoqué, mardi, un "déchaînement haineux" et un "spectre zéro de la pensée", citant "des menaces de la tondre, de la guillotiner et la diffusion d’images sexuelles infâmes". Elle a précisé que "l’anonymat des réseaux sociaux n’existe pas" et que "les responsables seront retrouvés". Selon la même source, une enquête a été ouverte par l’Office central de lutte contre la haine pour recenser "24 types de propos haineux".
Depuis l’annonce de la condamnation à cinq ans de prison pour l’affaire du financement libyen de sa campagne, la présidente du tribunal correctionnel, Nathalie Gavarino, a été la cible de menaces de mort et de cyberharcèlement. Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes après la diffusion de "messages menaçants" visant la magistrate.
Dans un message publié sur X, la plateforme sociale basée aux États-Unis, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a déclaré que "les intimidations et les menaces de mort qui touchent les magistrats sont absolument insupportables en démocratie. Je les condamne sans aucune réserve". Il a ajouté que contester une décision de justice reste un droit, mais "cela se fait devant le juge d’appel, jamais dans la violence des attaques personnelles".
Selon Jean-François Bohnert, chef du Parquet national financier (PNF), Nicolas Sarkozy "va un peu trop loin" dans ses critiques et le PNF n’a "aucun compte à régler" avec lui. Invité sur RTL, radio française, il a déclaré : "Nous n’avons pas de haine à exprimer. Chacun peut penser ce qu’il souhaite, mais notre boussole, c’est le droit, c’est la règle de droit".
Selon le chef du PNF, "quand on vient critiquer avec violence et menace de mort un tribunal, c’est l’état de droit qui est menacé. Et souvenons‑nous, l’état de droit, c’est le socle de la démocratie".
Concernant la procédure, Jean-François Bohnert a indiqué que le PNF "réfléchit" à un éventuel appel. "Il faut ciseler les conditions dans lesquelles on exprime l’appel, prendre le temps du recul. Nous analysons les 400 pages du jugement, car tout cela doit se peser au trébuchet", a-t-il expliqué, soulignant "l’indépendance d’analyse du tribunal".
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